Un clip à la gloire du président algérien Abdelaziz Bouteflika, qui brigue un quatrième mandat, suscite la controverse, certains artistes ayant participé à sa réalisation estimant avoir été floués.

Une soixantaine d'artistes parmi lesquels l'ex-roi de la musique raï Khaled encore l'humoriste Smaïn ont participé à ce clip-vidéo dont le titre - Mon serment pour l'Algérie - reprend le slogan de campagne de M. Bouteflika.

«Laissez-moi être heureux, laissez-moi être fier de mon président qui a prêté serment à l'Algérie et qui a tenu la promesse de millions de martyrs», entonnent ces artistes en arabe au début du clip.

Âgé de 77 ans et victime l'année dernière d'un AVC qui a nécessité près de trois mois d'hospitalisation en France, M. Bouteflika est candidat à l'élection présidentielle du 17 avril malgré les doutes sur sa capacité à continuer à diriger le pays.

L'humoriste Smaïn pensait «apporter son soutien au pays qui l'a vu naître» en participant à ce clip et estime avoir été trompé, a indiqué son producteur Fabrice Roux dans un communiqué transmis à l'AFP.

Ne parlant pas arabe, l'humoriste ignorait que le titre du clip était un slogan de campagne. Il «pensait délivrer un message de paix et d'unité, en compagnie d'artistes de tous horizons (...). Il regrette sincèrement l'interprétation qui en est faite», a ajouté M. Roux.

La chanteuse franco-algérienne Kenza Farah a également expliqué au journal électronique Elwatan 2014 avoir «été invitée à participer à un clip pour l'Algérie, présenté comme un We are the world made in Algéria».

En 1985, la chanson We Are the World avait réuni quelques-uns des artistes les plus célèbres de l'industrie musicale américaine de l'époque pour collecter des fonds pour lutter contre la famine en Éthiopie.

D'autres artistes ayant participé au clip assument en revanche clairement leur soutien à M. Bouteflika. «C'est grâce à lui (Bouteflika) que j'ai pu me soigner à l'étranger et que je suis guérie», a déclaré au quotidien El Watan la comédienne Atika.

«J'apporte mon soutien au président comme je l'avais fait pour son premier mandat. Qu'il soit malade ou pas, il fait bien des sacrifices pour ce pays», a déclaré l'ancien footballeur vedette Lakhdar Belloumi.