Le président sud-africain Jacob Zuma a affirmé sur une télévision locale qu'il n'avait pas demandé les travaux de plusieurs millions d'euros réalisés dans sa résidence privée de Nkandla (est) aux frais des contribuables et qu'il ne les remboursera donc pas.

Dans un rapport rendu public le 19 mars, la  médiatrice chargée de la lutte anti-corruption, Thuli Madonsela, avait jugé excessif le montant de 246 millions de rands (20 millions $) consacrés aux travaux et ordonné à M. Zuma d'en rembourser une partie, soulignant qu'un certain nombre d'aménagements n'avaient rien à voir avec sa sécurité.

Réagissant pour la première fois publiquement à ce rapport, dimanche soir, M. Zuma a rejeté la responsabilité des travaux sur le gouvernement.

«Ils ont fait ça sans me le dire», a-t-il affirmé sur la chaîne de télévision locale privée ANN7. «Alors pourquoi devrais-je payer pour quelque chose que je n'ai pas demandé «, a-t-il ajouté.

Le président Zuma, qui brigue un nouveau mandat, a tenu ces propos en faisant du porte-à-porte dans le township Gugulethu du Cap, dans le cadre de la campagne pour les élections générales du 7 mai.

L'ANC au pouvoir en Afrique du Sud avait récemment défendu le président Zuma en appelant à poursuivre les responsables du «Nkandla-gate», fonctionnaires, ministres, ex-ministres et architecte s'il y a lieu.

De son côté, le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), a annoncé des plaintes contre «tous les fonctionnaires impliqués dans la débâcle de Nkandla»: «Nous devons débarrasser le pays de la pourriture. L'ANC du président Zuma est corrompue et ils doivent rendre des comptes et être chassés le 7 mai», a-t-elle déclaré il y a quelques jours dans un communiqué.