Le gouvernement de l'État de Borno, dans le nord-est du Nigeria, a annoncé la fermeture de toutes les écoles secondaires pour une durée indéterminée, face aux menaces d'attaques de masse proférées par des extrémistes islamistes, ont indiqué des responsables et des enseignants mardi.

Quelque 85 écoles seront ainsi fermées, une mesure qui touche près de 120 000 élèves, dans une région qui compte l'un des plus faibles taux d'alphabétisation du pays.

Les établissements resteront fermés «jusqu'à ce que la sécurité s'améliore dans l'État», a déclaré le gouverneur de Borno, Kashim Shettima, à la radio BBC.

La fermeture des écoles survient alors la population est de plus en plus insatisfaite de l'incapacité des militaires à mettre fin à l'insurrection islamiste dans le nord-est du Nigeria, malgré un imposant déploiement de troupes et l'imposition de l'état d'urgence depuis 10 mois.

Des extrémistes islamistes ont déjà incendié plusieurs écoles, des attaques qui ont coûté la vie à plusieurs centaines d'élèves. D'autres écoles craignant des attaques ont fermé leurs portes dans les États de Yobe et d'Adamawa.

La fermeture des établissements scolaires de la région pourrait avoir de graves conséquences, notamment mettre fin à la scolarisation de milliers d'élèves dans une région où ils sont peu nombreux à avoir la possibilité de poursuivre des études secondaires, a souligné le président de la Commission nationale des droits de la personne, Chidi Anselm Odinkalu.

«Le taux d'inscription à l'école secondaire est d'un peu plus de 5% (dans le nord-est du Nigeria), alors je pense qu'il est facile de comprendre qu'on ne peut sous-estimer quelles pourraient être les conséquences» de la fermeture prolongée des établissements, a-t-il dit.

Le gouvernement devrait envisager de mettre sur pied des «camps» bien protégés où les élèves pourraient poursuivre leur scolarité, a-t-il affirmé lors d'une entrevue téléphonique avec l'Associated Press.

Une telle «mesure extrême» serait justifiée parce que «toute la région est une zone de guerre», a estimé M. Odinkalu.