Au moins 69 personnes ont été tuées par des hommes armés lors d'attaques dans quatre villages du nord-ouest du Nigeria, a déclaré jeudi un député à l'AFP, dans un contexte de fortes tensions entre communautés de la région.

Selon le commissaire de police de l'État de Katsina, Hurdi Mohammed, qui a donné quant à lui un bilan de 30 morts, les attaques ont été menées par des bergers fulani, déjà accusés de telles violences par le passé.

«Jusqu'ici, 69 corps ont été retrouvés suite aux attaques menées par un groupe important d'hommes armés montés sur des motos», a rapporté Abbas Abdullahi Michika, un député de l'État. Les violences ont commencé mardi soir, a-t-il précisé.

«Parmi les victimes se trouvent des hommes, des femmes et des enfants. Des équipes de secours sont encore en train de fouiller la végétation aux alentours, à la recherche d'autres corps», a-t-il ajouté.

Selon M. Michika, 47 personnes ont été tuées dans le village de Mararrabar Maigora, sept dans le village de Kura Mota, sept à Unguwar Rimi et huit autres à Maigora.

Les fulani, accusés d'avoir mené plusieurs vols violents dans cette région, se plaignent depuis plusieurs années d'avoir de moins en moins de terres où faire paître leur bétail.

La plupart des violences impliquant des fulani sont concentrées dans le centre du Nigeria, zone de tensions interconfessionnelles entre ces bergers musulmans et des fermiers chrétiens.

Dans l'État de Katsina, situé dans le Nord-Ouest à majorité musulmane, les tensions qui n'ont cessé de croître ces derniers mois n'ont pas d'implication religieuse : elles opposent les bergers fulanis et des fermiers d'ethnie haoussa.

Le commissaire Mohammed a insisté sur le fait que ces nouvelles attaques ne sont nullement liées au groupe islamiste Boko Haram, qui a déjà fait plus de 500 victimes dans le nord-est du pays cette année.