Près de 20 000 personnes ont été déplacées par la reprise des combats au Darfour, une région de l'ouest du Soudan en proie aux violences depuis 11 ans, a indiqué lundi une porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM).

«Environ 20 000 nouvelles personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, sont arrivées» dans le village de Saniya Deleiba, à quelque 35 km de la capitale du Darfour-Sud, Nyala, a indiqué la porte-parole du PAM, Amor Almagro.

Une équipe doit être dépêchée mardi pour évaluer plus précisément le nombre de personnes dans le besoin.

«Nous allons envoyer en même temps un convoi de 90 tonnes de nourriture», sorgho et lentilles, pour les nouveaux arrivants, a assuré Mme Almagro.

Les camps de déplacés de Kalma et Al-Salam près de Nyala sont également concernés par l'arrivée de personnes fuyant les combats, a expliqué la porte-parole, assurant que des équipes sur place tentaient également d'évaluer leur nombre à ces deux endroits.

Plus tôt dans la journée, la mission conjointe ONU-Union africaine au Darfour (MINUAD) a indiqué s'être vu refuser l'accès par les autorités à des localités du Darfour, dans l'ouest du Soudan, où plusieurs villages auraient été «détruits par le feu», selon des témoignages

 La MINUAD s'était déclarée extrêmement préoccupée par la hausse des violences dans l'État du Darfour-Sud et notamment par «la destruction de plusieurs villages par le feu» près de Oum Gunya, à une cinquantaine de kilomètres de Nyala.

Des témoins ont également fait état de pillages et de civils blessés au cours des derniers jours, a ajouté la MINUAD.

Selon des sources locales, «tout indique» que les miliciens d'un groupe appelé «Rapid Support Forces» soient derrière ces violences.

Depuis 2003 et le soulèvement de rebelles contre le pouvoir central et les élites arabes, le Darfour est le théâtre de violents affrontements, auxquels se sont ajoutés plus récemment des combats sanglants entre des milices arabes qui se disputent la terre, l'eau et les droits miniers.

Les violences au Darfour ont fait au moins 300 000 morts et près de deux millions de personnes ont été déplacées en 11 ans de conflit, selon l'ONU. Khartoum parle de 10 000 morts.