Des patients hospitalisés au Soudan du Sud ont été abattus dans leurs lits, pendant que les installations médicales étaient pillées et incendiées, et l'organisation Médecins sans frontières (MSF) prévient maintenant qu'elle devra réévaluer ses activités dans ce pays.

MSF a indiqué mercredi que le niveau élevé de violence et le manque de respect témoigné aux employés médicaux par les différents belligérants rendent son oeuvre presque impossible.

Des membres du groupe ont découvert 14 cadavres dans un hôpital de la ville contestée de Malakai le week-end dernier. Plusieurs victimes avaient été abattues dans leur lit.

Les rebelles et les forces gouvernementales se disputent le contrôle de cette ville, qui est la capitale d'un État pétrolier.

Un responsable de MSF, Raphael Gorgeu, affirme que les installations du groupe dans les villes de Leer et Bentiu ont été pillées et complètement détruites. Il a ajouté que MSF ne veut pas quitter le Soudan du Sud, mais qu'il doit voir à la sécurité de ses employés.

M. Gorgeu a indiqué que MSF n'a pas l'intention de se retirer du Soudan du Sud, où 800 000 personnes ont été chassées de chez elles et où 3,2 millions de personnes ont besoin de vivres. Les violences ont aussi fait des milliers de morts.

MSF a évacué la ville de Leer, où il était présent depuis 25 ans, à la fin du mois de janvier quand des combats ont éclaté dans la région. À leur retour cette semaine, les employés du groupe humanitaire ont trouvé leur hôpital - qui offrait des services à 300 000 personnes - complètement anéanti.