Soixante-dix personnes arrêtées début février à Mombasa, deuxième ville du Kenya, lors d'émeutes déclenchées par une opération de police contre une mosquée, ont été inculpées mercredi pour leur appartenance aux islamistes shebab somaliens, a annoncé la justice kényane.

Le 2 février, une centaine de personnes avaient été arrêtées dans la deuxième ville du Kenya lors de violences consécutives à un raid de la police contre la Masjid Musa, une mosquée radicale soupçonnée d'être un repaire de partisans des shebab où, selon les forces de l'ordre, se tenait alors une «convention djihadiste».

Une trentaine de suspects - pour l'essentiel des mineurs - ont depuis été libérés sans inculpation.

Les 70 autres ont comparu mercredi, sous haute sécurité, et ont été inculpés d'appartenance à un groupe terroriste, en l'occurrence les shebab somaliens, possession illégale d'armes à feu, entente en vue de commettre une infraction, incitation à la violence, possession de munitions, vol avec violence, possession de matériel illégal lié à un groupe terroriste.

Tous ont nié les accusations portées contre eux. Le juge a ordonné leur maintien en détention avant une audience de demande de libération sous caution, fin février.

«Les suspects ont été arrêtés alors qu'ils prévoyaient de commettre un acte terroriste», a affirmé le procureur Onesmus Toyot, affirmant que des fusils d'assaut et des munitions avaient été découverts, ainsi que des drapeaux et des CD de propagande.

Ils sont également accusés d'avoir violemment attaqué un des policiers pour lui voler son fusil d'assaut.

Des émeutes étaient déjà parties de la mosquée Masjid Musa en octobre dernier, après l'assassinat d'un prédicateur radical qui y officiait, Cheikh Ibrahim Ismail.

En août 2012, une autre figure de l'islam radical kényan prêchant dans cette mosquée, Aboud Rogo Mohamed, suspecté par l'ONU d'être le relais des shebab au Kenya, avait aussi été assassiné, déclenchant là encore plusieurs jours de violences urbaines.

Les shebab sont soupçonnés de diverses attaques sur le sol kényan.

Les islamistes, qui ne cessent de menacer le pays de représailles depuis qu'il a envoyé des troupes dans le Sud somalien à leur poursuite, ont eux-mêmes revendiqué celle du centre commercial Westgate, la plus spectaculaire et meurtrière dans le pays depuis 1998, qui a fait au moins 67 morts.

Mombasa est la principale ville de la côte kényane, très majoritairement musulmane.