Le Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud, a annoncé mercredi qu'il ferait examiner en priorité d'ici aux élections du 2e trimestre à l'Assemblée nationale une nouvelle loi sur la redistribution des terres, visant à corriger des décennies de discrimination raciale.

Le projet de loi étend de cinq ans, jusqu'au 31 décembre 2018, la date limite pour les demandes de restitution de terres spoliées par l'ancien pouvoir blanc - sous la colonisation britannique, puis l'apartheid - et autorise un plus large éventail de revendications.

L'ANC, qui dispose depuis vingt ans d'une confortable majorité au Parlement, est contestée sur sa gauche par des mouvements remuants qui réclament une redistribution des terres et des richesses à la majorité noire (80 % de la population).

Or, le processus de restitution des terres engagé ces dernières années a été particulièrement lent. L'Université du Cap a notamment relevé que la moitié des terres acquises par l'État n'ont toujours pas été redistribuées, tandis que plus de 20 000 demandes n'ont pas été traitées.

En outre, une partie des nouveaux propriétaires se sont révélés incapables - faute de formation et de moyens - d'exploiter leurs nouveaux terrains, et certains les ont déjà revendus à des Blancs.

Plus de 80 % des terres arables du pays étaient aux mains de fermiers blancs quand l'ANC est arrivée au pouvoir. Moins de 10 % ont été redistribuées, alors que le gouvernement entendait en remettre le tiers à des fermiers de couleur avant la fin 2013.