La police sud-africaine a indiqué avoir utilisé mardi grenades assourdissantes et balles en caoutchouc pour disperser quelque 3000 grévistes «violents» qui bloquaient une route menant à une mine de platine du numéro un mondial du secteur Amplats dans le nord du pays.

Les mineurs brandissaient «des armes dangereuses comme des cannes traditionnelles et des bâtons (ce qui est désormais interdit, ndlr), bloquaient la route et menaçaient de déloger les travailleurs non grévistes à la mine», selon un communiqué de la police qui a précisé que l'incident s'était produit vers 08H00 (01H00 à Montréal) devant un puits de la mine de Khuseleka.

La police a selon elle tenté de négocier avec des permanents du syndicat Amcu, organisateur du mouvement, pour leur rappeler les règles à respecter en cas de grève, qui prévoient notamment le libre accès au lieu de travail des non-grévistes. Elle a finalement dispersé les manifestants, dont certains menaçaient ses agents avec des pierres.

Deux personnes ont été arrêtées et devront comparaître devant la justice pour violence publique.

Il s'agit du premier incident sérieux depuis le début d'une grève qui a été jusqu'à présent relativement pacifique, bien loin des violences de la vague de grèves sauvages qui avaient secoué les mines sud-africaines en 2012.

Anglo American Platinum (Amplats) est très affecté depuis le 23 janvier, de même que ses concurrents Impala Platinum (Implats) et Lonmin, par un conflit sur les salaires mené par le syndicat radical Amcu.

Des négociations ont repris mardi pour tenter de trouver une issue à cette grève, alors que les ouvriers des raffineries et des fonderies sud-africaines du groupe ont emboîté le pas aux mineurs et cessé le travail depuis lundi.