La mission de l'ONU au Soudan du Sud (MINUSS) a signalé la poursuite lundi de combats dans les États d'Unité et du Haut-Nil (nord) malgré l'accord de cessez-le-feu intervenu entre gouvernements et rebelles.

«La mission a reçu des informations sur des violences sporadiques dans certaines parties» de ces deux États, a indiqué le porte-parole adjoint de l'ONU Farhan Haq. «La situation reste précaire dans le pays», a-t-il ajouté.

Il a appelé les deux camps à «appliquer pleinement et immédiatement» leur accord de cessez-le-feu et à mettre en place des «mécanismes solides» de supervision des deux côtés. Il a souligné que la MINUSS n'était pas chargée de cette supervision du cessez-le-feu.

Les huit camps de l'ONU dans le pays abritent désormais 76 000 personnes qui ont fui les combats, dont 36 000 à Juba, la capitale, et 27 000 à Malakal (Haut-Nil).

Les deux camps s'accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu signé jeudi soir à Addis Abeba, après trois semaines de laborieuses négociations. L'armée sud-soudanaise a fait état lundi «d'attaques d'envergure contre ses positions dimanche», dans le Haut-Nil et l'État de Jonglei (est), le plus vaste du pays.

Dimanche, un porte-parole du camp adverse avait accusé le gouvernement d'avoir attaqué ses troupes dans ces deux mêmes États, où se sont déroulés certains des plus intenses combats depuis le début du conflit à la mi-décembre.

La poursuite des affrontements coïncide avec une visite de la responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos. Celle-ci a rencontré lundi à Juba la représentante spéciale de l'ONU dans le pays, Hilde Johnson, et des responsables d'organisations humanitaires. Elle doit se rendre mardi dans l'État du Haut-Nil avant de donner mercredi une conférence de presse à Juba, a précisé Farhan Haq.

La visite de trois jours de Mme Amos est destinée, selon l'ONU, à attirer l'attention internationale sur le pays, où les combats entre l'armée gouvernementale fidèle au président Salva Kiir et les troupes fidèles à son ancien vice-président Riek Machar ont fait des milliers de morts depuis mi-décembre et chassé plus de 700 000 personnes de chez elles.