L'explosion d'un dépôt de munitions vendredi à Mbuji-Mayi, dans le centre de la République démocratique du Congo, a fait plus de vingt morts et une cinquantaine de blessés, a indiqué samedi la Mission des Nations unies dans le pays (Monusco).

«Plus d'une vingtaine de morts, une cinquantaine de blessés et de nombreuses maisons détruites ont provoqué la désolation dans la ville», écrit la Monusco dans un communiqué.

Les autorités congolaises avaient fait état vendredi d'un bilan «partiel» de cinq morts. Joints par l'AFP samedi, plusieurs responsables congolais n'avaient pas pu ou pas voulu communiquer de nouveaux chiffres sur les pertes en vies humaines provoquées par la catastrophe.

Selon l'ONU, le chef de la Monusco, Martin Kobler, a demandé au bureau de la Mission à Mbuji-Mayi «d'aider et de soutenir les autorités locales pour faire face à cette situation».

Mbuji-Mayi est la capitale de la province du Kasaï-Oriental. L'explosion s'était produite vendredi en début d'après-midi dans un dépôt situé dans le camp militaire Brigade, près du grand marché de la ville.

Selon les autorités congolaises, la foudre serait la cause de cette catastrophe : elle aurait provoqué un incendie ayant entraîné des explosions en chaîne.

Vendredi soir, le présentateur de la télévision publique avait parlé d'un «désastre» ayant provoqué «la mort et la désolation».

Un photographe travaillant pour l'AFP a indiqué que l'explosion avait provoqué des dégâts dans un rayon de plusieurs dizaines de mètres. Certaines maisons en brique ont été soufflées, l'explosion ne laissant que quelques pans de murs debout, d'autres incendiées.

Les munitions étaient entassées sous des abris en tôle sur une surface d'environ 30 mètres sur 50; toutes n'ont pas explosé. Un cratère d'environ un mètre cinquante de profondeur était visible à l'endroit où étaient semble-t-il stockés des obus.

Vendredi, un témoin avait indiqué avoir vu deux personnes mortes - une femme et son enfant - à l'hôpital Bonzola, proche du lieu du drame, et plusieurs autres amputées.

À la télévision publique, le gouverneur de la province, Alphonse Ngoy Kasanji, avait affirmé de son côté que la vie avait repris à Mbuji-Mayi quelques heures après le drame, mais plusieurs sources indiquaient que la ville était encore perturbée samedi.