L'influent écrivain kényan Binyavanga Wainaina vient de révéler son homosexualité dans une courte nouvelle autobiographique pour protester contre les lois visant les homosexuels sur le continent africain.

Considéré comme un des fondateurs du genre littéraire Kwani, basé à Nairobi, il a publié un texte en ligne le week-end dernier sous le titre: «Je suis homosexuel, maman».

Cette nouvelle a suscité de nombreux soutiens sur les réseaux sociaux, mais aussi beaucoup de critiques.

«Dix millions de mercis aux milliers d'Africains et autres qui ont exprimé amour et soutien publiquement», a-t-il dit dans un message sur son compte twitter. «Nous vivons dans un beau continent», a-t-il ajouté.

L'homosexualité est interdite dans la plupart des pays africains.

«Moi, Binyavanga Wainaina, je jure honnêtement avoir su que j'étais homosexuel dès l'âge de cinq ans», écrit-il dans cette courte nouvelle. «Personne, personne, dans ma vie n'a encore entendu ceci. Jamais, maman. Je ne te faisais pas confiance, maman».

Il raconte ensuite avoir retenu son souffle avant de glisser à l'oreille de sa mère «je suis homosexuel, maman».

L'homosexualité est interdite au Kenya, mais les arrestations y sont rares.

Le Nigeria, lui, vient de voter une nouvelle loi durcissant les sanctions contre l'homosexualité, dont le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a demandé la révision.

Selon cette loi, les couples de même sexe vivant ensemble ou tentant d'officialiser leur union dans une cérémonie encourent jusqu'à 14 ans de prison.

«Il n'y a pas de pays au monde qui connaisse la diversité, la confiance, le talent et la fierté noirs autant que le Nigeria», a ajouté Wainaina qui a qualifié la loi contre les homosexuels de «honte pour nous tous».

En Ouganda, pays voisin du Kenya, le président Yoweri Museveni a refusé de promulguer une loi qui prévoyait de condamner les «récidivistes» homosexuels  à la prison à vie.

M. Wainaina a remporté en 2002 le prix Caine des écrivains africains.