Les États-Unis, parrains de l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, se sont alarmés jeudi d'un risque d'«éclatement» de cette jeune nation en proie à des combats depuis trois semaines.

Et la diplomatie américaine a également jugé qu'il n'y avait pas eu le 15 décembre à Juba de «tentative de coup d'État», comme l'affirme le président sud-soudanais Salva Kiir accusant son rival, l'ancien vice-président Riek Machar.

«De manière tragique aujourd'hui, le plus jeune pays du monde et sans aucun doute l'une des démocraties les plus fragiles est en danger d'éclatement», a prévenu la secrétaire d'État adjointe pour l'Afrique, Linda Thomas-Greenfield, devant le Sénat américain.

L'armée sud-soudanaise du président Kiir affrontait jeudi les rebelles de l'ex-vice-président Machar près de la capitale régionale Bentiu, qu'elle tente de reprendre et où les habitants fuient à mesure que les affrontements se rapprochent.

Pour Mme Thomas-Greenfield, le conflit armé déclenché le 15 décembre est «la conséquence d'un énorme désaccord politique» dans le pays.

«Nous n'avons pas vu de preuve d'une tentative de coup d'État» mi-décembre, a affirmé la diplomate, prenant de facto parti pour le camp de M. Machar, qui accuse M. Kiir de vouloir l'éliminer en lui faisant porter la responsabilité d'une tentative de coup de force à Juba.

Les deux parties ont amorcé de difficiles pourparlers en Éthiopie voisine, qui achoppent notamment sur la remise en liberté de 11 proches de Riek Machar emprisonnés depuis trois semaines.