Le Mali et le Sénégal ont évacué de Bangui des centaines de leurs ressortissants fuyant les affrontements meurtriers en Centrafrique, a appris l'AFP lundi de sources officielles à Bamako et à Dakar.

À Bamako, le ministre chargé des Maliens de l'Extérieur, Abdramane Sylla, et deux de ses collègues ont accueilli lundi après-midi un groupe de près de 270 personnes arrivées par un vol spécial affrété par le gouvernement malien, a constaté un journaliste de l'AFP.

À bord de l'avion, se trouvaient au total «267 personnes», a précisé Diadié Yacouba Dagnoko, l'ambassadeur du Mali à Libreville qui a voyagé avec les Maliens évacués de Bangui.

Un autre vol doit rapatrier mardi le même nombre de Maliens, a indiqué M. Sylla.

«Aujourd'hui, on vient de recevoir 267 (ressortissants évacués de Centrafrique), demain, il y en aura autant. Il est probable qu'on envisage d'autres vols, parce qu'il y a à peu près 3000 Maliens (sur place), mais ceux qui ont exprimé immédiatement la volonté de rentrer sont au nombre d'environ 500», a affirmé le ministre. Selon lui, les rapatriés sont pour la plupart des femmes et enfants dont beaucoup «sont nés là-bas de parents maliens» établis de longue date en Centrafrique.

Le Sénégal a, de son côté, ramené à Dakar en moins d'une semaine près de 600 de ses ressortissants fuyant les affrontements en Centrafrique, selon les autorités sénégalaises.

Le 1er janvier, un premier groupe de 259 Sénégalais a débarqué à Dakar. Le 3 janvier, 314 personnes sont arrivées dans la capitale dans le cadre d'un rapatriement volontaire organisé par le gouvernement sénégalais, selon le ministère sénégalais des Affaires étrangères.

«Des ressortissants guinéens, maliens et gambiens ont toutefois voyagé dans le vol spécial affrété par le gouvernement du Sénégal, pour porter secours à ses citoyens piégés par le conflit politico-religieux en Centrafrique», a rapporté l'Agence de presse sénégalaise APS (officielle), sans en préciser le nombre.

La Centrafrique est plongée dans un engrenage de violences communautaires et inter-religieuses depuis le renversement, en mars 2013, du président François Bozizé par une coalition hétéroclite à dominante musulmane, la Séléka.

Le 5 décembre, la France a lancé en Centrafrique l'opération militaire Sangaris pour y restaurer la sécurité. Depuis le début de l'intervention, les violences se sont multipliées entre les milices chrétiennes et la Séléka.

En moins d'un mois, un millier de personnes ont été tuées par balles ou à l'arme blanche. D'après l'ONU, près d'un million de personnes ont fui leurs foyers depuis fin mars 2013.