Les États-Unis ont évacué mercredi 150 de leurs ressortissants du Soudan du Sud, ainsi que des diplomates américains et étrangers, en raison des graves troubles politiques dans ce jeune pays, ont indiqué les autorités à Washington.

Le département d'État avait déjà ordonné mardi l'évacuation de ses diplomates et employés gouvernementaux jugés non essentiels au Soudan du Sud et l'arrêt d'activités de son ambassade à Juba.

Mercredi, deux avions de transport C-130 et un troisième appareil ont décollé de la capitale sud-soudanaise, avec à leur bord «du personnel non indispensable à la tête de la mission diplomatique, des ressortissants américains et de pays tiers», a écrit dans un communiqué la porte-parole adjointe de la diplomatie américaine, Marie Harf.

Elle a précisé par la suite que 150 Américains étaient déjà partis sur ces trois vols, accompagnés par un nombre indéterminé de diplomates américains et étrangers.

Du côté du Pentagone, un porte-parole a précisé que les deux C-130, venus de Djibouti, avaient atterri sans encombre à Nairobi, au Kenya voisin, vers 8h00.

À Juba, «les conditions de sécurité devenaient vraiment mauvaises, avec des tirs à l'aéroport», a assuré un fonctionnaire du ministère de la Défense.

D'autres vols pourraient être effectués en fonction des besoins, le département d'État rappelant avoir conseillé à tous ses ressortissants de quitter le Soudan du Sud «immédiatement».

Le président sud-soudanais Salva Kiir a annoncé mercredi vouloir «parler» avec son rival Riek Machar, qu'il accuse d'avoir fomenté contre lui un coup d'État ayant débouché sur environ 48 heures de combats à Juba qui ont fait, selon l'ONU, de 400 à 500 morts.

Les États-Unis sont «profondément inquiets», a répété Mme Harf, exhortant les deux camps à «régler leurs différends de manière démocratique et pacifique».

Washington a été le plus grand soutien à la création du Soudan du Sud en juillet 2011, né de la partition du Soudan.

L'ambassadrice des États-Unis à Juba, Susan Page, s'est entretenue mercredi avec le président Kiir pour lui faire part de sa «préoccupation quant à la poursuite de la violence, l'augmentation du nombre de morts et les défis humanitaires», a rapporté le département d'État.