Plusieurs obus se sont abattus samedi sur Kadougli, le chef-lieu de la province soudanaise du Kordofan-Sud, faisant au moins trois blessés, ont indiqué des responsables.

«J'ai entendu environ trois obus s'écraser», a affirmé à l'AFP un habitant de cette ville déjà plusieurs fois touchée par des obus de mortier tirés par des rebelles.

Il a précisé que deux obus s'étaient écrasés dans le centre de la ville, près d'un dépôt de bus.

Le porte-parole de l'armée, Sawarmi Khaled Saad, a indiqué qu'environ cinq obus s'étaient écrasés à Kadougli samedi matin et que l'armée avait répondu en tirant des roquettes Katioucha.

Des responsables ont ensuite avancé un bilan de trois blessés.

Les rebelles de la branche Nord de l'Armée de libération des peuples du Soudan (SPLA-N), qui se sont soulevés contre le gouvernement en 2011, bombardent périodiquement le chef-lieu de cette province frontalière du Soudan du Sud, faisant parfois des victimes.

Le porte-parole du SPLA-N, Arnu Ngutulu Lodi, a cependant affirmé n'avoir reçu «aucun rapport provenant de cette zone pour l'instant» et ne pouvait confirmer l'incident.

Lors des derniers tirs d'obus contre Kadougli le 20 novembre, les rebelles avaient expliqué qu'il s'agissait de représailles après la mort de deux enfants dans un raid aérien de l'armée deux jours plus tôt.

En juin, des obus avaient tué un soldat sur une base de la mission onusienne de maintien de la paix à Kadougli.

Les autorités soudanaises ont annoncé en novembre une opération pour écraser les rebelles du Darfour, du Kordofan-Sud et du Nil bleu où des rebelles issus de différentes ethnies se disent marginalisés par les élites arabes de Khartoum.

Selon l'ONU, les combats qui touchent sporadiquement le Kordofan-Sud et le Nil bleu ont provoqué une grave crise humanitaire affectant plus d'un million de personnes.

Jeudi, le directeur général adjoint de l'Unicef, Martin Mogwanja, a affirmé que 165.000 enfants soudanais ayant besoin de soins médicaux étaient «pris en otage» par les parties en conflit dans ces deux provinces frontalières du Soudan du Sud.

Depuis 2011, aucune aide humanitaire n'a pu parvenir aux zones tenues par le SPLM-N.