Le procès pour corruption de Julius Malema, le jeune tribun sud-africain chassé du parti au pouvoir par le président Jacob Zuma, a débuté lundi au tribunal de Polokwane (nord), où plusieurs centaines de ses partisans ont manifesté leur soutien.

Julius Malema, qui a été exclu de l'ANC l'an dernier et a depuis fondé son propre parti, est accusé de fraude, corruption, blanchiment d'argent et racket. Poursuivi avec quatre associés, il risque quinze ans de prison. L'ancien président de la Ligue de jeunesse de l'ANC est actuellement en liberté sous caution.

M. Malema, âgé de 32 ans, est notamment accusé d'avoir reçu des rétrocommissions après que la société On-Point, dont sa société de participation familiale Ratanang est actionnaire, eut remporté un appel d'offres frauduleux au Limpopo, une province alors dirigée par ses amis politiques.

Le procès doit durer deux semaines, jusqu'au 29 novembre. Le tribunal d'instance de Polokwane, la ville dont «Juju» est originaire, a été transformé en camp retranché.

Reconnaissables à leur béret rouge, des centaines de partisans des «Combattants de la liberté économique» (Economic Freedom Fighters, EFF), le nouveau mouvement de Julius Malema, manifestaient dans les rues voisines dans la matinée, après avoir organisé une veillée de soutien dans la nuit. Certains d'entre eux brandissaient des pancartes où l'on pouvait lire «Julius est innocent», selon des images diffusées à la télévision.

Inquiété par le fisc, le jeune homme a dû vendre cette année aux enchères sa propriété de Johannesburg - celle-ci sera à nouveau adjugée le 28 novembre, l'acheteur précédent n'ayant pu payer -, sa ferme du Limpopo et des effets personnels suite à un important redressement.

Il avait un train de vie luxueux contrastant avec celui des plus pauvres qu'il dit défendre.

Très critique de l'ANC, Malema a appelé à une révolution dans les mines et ne cesse de réclamer leur nationalisation comme celle des banques, ainsi qu'une réforme agraire sur la base d'une expropriation sans compensation des fermiers blancs. Les analystes lui donnent de 4 à 7 % des voix aux élections générales sud-africaines de l'an prochain.