Les États-Unis ont conseillé jeudi à leurs ressortissants en Centrafrique de quitter «immédiatement» ce pays livré aux violences, où l'ambassade américaine est fermée depuis près d'un an et où la France assure les intérêts américains.

«Le département d'État met en garde les citoyens américains qui se rendraient en République centrafricaine (RCA) et recommande à ceux qui restent en RCA d'en partir immédiatement par les vols commerciaux existants», selon un communiqué du bureau consulaire du ministère.

Washington rappelle avoir «suspendu les activités de (son) ambassade à Bangui en décembre 2012» et qu'en l'absence de services consulaires, c'est «le gouvernement de la République française, via son ambassade à Bangui, (qui) sert de puissance protectrice pour les intérêts des États-Unis en RCA».

La chancellerie américaine, son ambassadeur et ses employés avaient été évacués de Centrafrique à Noël dernier.

La Centrafrique est livrée à une insécurité généralisée depuis le renversement du président François Bozizé le 24 mars par la coalition de la rébellion de la Séléka, aujourd'hui officiellement dissoute par son chef Michel Djotodia, investi comme président de transition le 18 août.

Des groupes d'autodéfense ont pris les armes contre les ex-rebelles, entraînant de nouvelles violences qui prennent un caractère communautaire et ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers de civils.

Les nouvelles autorités peinent à mener des opérations de désarmement et de cantonnement des ex-insurgés, accusés d'exactions à Bangui et en province. Le parquet de Bangui a ouvert mercredi des enquêtes contre des auteurs présumés de violences qui se multipliaient ces derniers jours.

La diplomatie américaine communique régulièrement sur les troubles en Centrafrique. Washington a souvent condamné la Séléka, mais n'a jamais qualifié de «coup d'Etat» le renversement en mars du président Bozizé, aujourd'hui réfugié à Paris.

Avec la République démocratique du Congo et le Soudan du Sud, la Centrafrique est considérée par le département d'État comme un possible refuge du chef de la sanguinaire Armée de résistance du Seigneur, Joseph Kony, venu d'Ouganda et recherché par la Cour pénale internationale et Washington.