Des ex-rebelles centrafricains de la Seleka ont ouvert le feu mercredi sur une foule qui protestait contre l'enlèvement d'un soldat dans le centre de Bangui, faisant au moins un mort et plusieurs blessés parmi les civils, a-t-on appris de source policière.

«Au moins une personne a été tuée et plusieurs autres blessées par balle, après l'enlèvement d'un élément des forces armées centrafricaines à Fatima dans le 6e arrondissement (de Bangui) par des ex-Seleka», a expliqué la source policière, précisant que le calme était revenu en début d'après-midi.

D'après cette source, «cet enlèvement a conduit les habitants à se soulever et à manifester leur mécontentement par l'érection de barricades» sur la chaussée et les anciens rebelles ont alors ouvert le feu sur la foule.

«Des éléments des forces de défense et de la force africaine venus rétablir l'ordre ont essuyé des tirs et se sont retirés», a ajouté la source.

Toujours de même source, le président Michel Djotodia, venu lancer des travaux publics à proximité, s'est rendu sur place et «a essuyé des jets de pierre des manifestants. Une fois reparti, les éléments de l'ex-Seleka sont revenus et se sont mis à tirer» faisant fuir les habitants, avant de quitter les lieux à leur tour.

La Centrafrique est livrée à une insécurité généralisée depuis le renversement du président François Bozizé le 24 mars par la coalition de la Seleka, aujourd'hui officiellement dissoute par son chef, Michel Djotodia, investi comme président de transition le 18 août.

Plusieurs actes de banditisme armé, oeuvres d'ex-rebelles, ont été signalés dans la capitale depuis le début du mois. Dans la nuit de lundi à mardi, deux personnes ont été tuées par l'explosion d'une grenade lancée par des ex-rebelles Seleka pour voler des motos.

Les nouvelles autorités tentent avec difficulté depuis plusieurs mois de mener des opérations de désarmement et de cantonnement des ex-rebelles, accusés de nombreuses exactions à Bangui et dans l'arrière-pays, notamment de violences et de pillages.

Des groupes d'autodéfense ont pris les armes contre eux, entraînant de nouvelles violences qui prennent un caractère inter-communautaire et ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers de civils, essentiellement dans le nord-ouest de la Centrafrique.