Au moins quatre personnes, dont un diplomate somalien, ont été tuées et 15 blessées vendredi dans l'explosion d'une voiture piégée contre un hôtel à Mogadiscio, selon les autorités somaliennes, qui ont attribué l'attaque aux insurgés islamistes shebab.

La police et les forces de sécurité ont immédiatement bouclé le secteur après la puissante explosion, survenue devant le luxueux hôtel Maka al Mukarama.

«Quatre personnes ont été tuées et 15 ont été blessées», a affirmé le porte-parole du gouvernement somalien, Ridwan Haji Abdiwali.

Un haut responsable gouvernemental somalien a déclaré sous couvert d'anonymat que l'attentat porte la marque des insurgés islamistes somaliens shebab, qui contrôlent toujours de vastes zones rurales dans le sud du pays.

Selon ce responsable, entre quatre et 12 personnes ont péri dans l'attaque, dont «plusieurs policiers ou agents de sécurité». Un responsable de la police avait plus tôt donné un bilan de 11 morts.

À l'hôpital Madina de Mogadiscio, 22 personnes ont été admises pour des soins après l'attaque, dont trois «sont mortes aux urgences», a indiqué le docteur Mohamed Yusuf. On ignorait si les trois morts signalés par le médecin étaient compris dans le bilan gouvernemental.

Un des plus importants diplomates du pays, Abdulkadir Ali Dhuub, l'ex-ambassadeur somalien à Londres, figure parmi les victimes, selon le gouvernement.

Le porte-parole du gouvernement a ajouté qu'un homme portant une ceinture d'explosifs a été arrêté après l'explosion. «L'enquête est en cours et l'homme est en train d'être interrogé», selon M. Abdiwali.

Mogadiscio est fréquemment la cible d'attaques-suicide et d'attentats à la voiture piégée organisés par les shebab, un mouvement lié à Al-Qaïda qui veut renverser le gouvernement soutenu par la communauté internationale.

La puissante explosion, qui a été entendue dans toute la ville, s'est produite à l'entrée de l'hôtel, l'un des plus chers de Mogadiscio. Il possède un restaurant et un café très prisés par l'élite locale, en particulier les responsables du gouvernement et les hommes d'affaires.

Le Premier ministre somalien, Abdi Farah Shirdon, a condamné l'attentat, l'attribuant aux «ennemis de la paix». «Je condamne cette attaque dans les termes les plus fermes (...) Une fois de plus, les ennemis de la paix montrent leur vrai visage au monde», a-t-il déclaré dans un communiqué.

«Cet acte lâche de terrorisme n'entravera pas les progrès réalisés à Mogadisico et dans l'ensemble de la Somalie. Nous, le peuple somalien et le gouvernement somalien, nous nous tenons épaule contre épaule pour vaincre ces meurtriers. Ces terroristes ne nous vaincront pas, mais ils nous rendront plus forts», a-t-il ajouté.

Sur les lieux du drame, un policier, Anshur Nur, a vu «plusieurs voitures en flammes, des morts et des blessés au sol» juste après l'explosion.

Cette attaque survient alors que la Force d'intervention de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) a demandé au Conseil de Sécurité de l'ONU d'augmenter ses effectifs de plus d'un quart pour arriver à 22 000 hommes, dans le but de combattre les insurgés.

Les insurgés shebab ont souvent attaqué le centre de Mogadisico, notamment le secteur autour de l'hôtel.

En septembre, ils avaient revendiqué le massacre du centre commercial Westgate de la capitale kényane, Nairobi, qui a fait au moins 67 morts. Les shebab ont dit avoir mené cette opération en représailles contre l'intervention militaire kéenyane en Somalie.

Fin octobre, Ibrahim Ali Abdi, alias «Anta Anta», présenté comme l'un des principaux artificiers et organisateurs d'attaques suicide du groupe islamiste, avait été tué par un drone américain dans le sud de la Somalie.

Et début octobre, un commando de Navy Seals, l'élite de la marine américaine, avait attaqué le port de Barawe tenu par les shebab, au sud du pays, sans parvenir à tuer ou capturer les hauts dirigeants shebab visés.