Un soldat a été tué jeudi dans une attaque d'indépendantistes à Lubumbashi, dans le Sud-Est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de source officielle, deux jours après un assaut similaire ayant fait au moins 29 morts, selon un décompte de l'AFP.

Le soldat a été tué au cours d'un assaut dans la nuit de mercredi à jeudi mené par cinq maï-maï Bakata Katanga contre la résidence du chef de la police militaire de Lubumbashi, deuxième ville du pays, le colonel John Kamengo, a-t-on indiqué de source officielle.

Selon des images de télévision non diffusées, mais visionnées par un journaliste de l'AFP, l'homme a été tué par une flèche qui lui a perforé la poitrine.

Mardi, une cinquantaine d'assaillants de ce même groupe armé avaient attaqué un dépôt de munitions et la résidence du même officier, dans un quartier central de la ville, selon le général-major (général de division) Rombolte Bwayamba Siona, commandant de la sixième région militaire congolaise, qui couvre le Katanga, la province dont Lubumbashi est la capitale.

Selon des témoins, l'attaque avait entraîné trois heures d'affrontements violents et, selon une source militaire, les maï-maï avaient fini par piller le dépôt.

Les autorités civiles et militaires de la ville ont annoncé un bilan de six ou sept morts (trois rebelles et trois ou quatre soldats), mais un journaliste de l'AFP a constaté au camp militaire Major-Vangu, dans le Sud-Ouest de Lubumbashi que 23 «deuils» avaient été organisés en mémoire de soldats tués dans l'attaque de mardi. Au Congo, les deuils sont des cérémonies où les familles reçoivent des condoléances et où les proches viennent pleurer les défunts.

Plusieurs personnes dans la base ont indiqué que trois autres soldats avaient été tués, mais qu'aucun deuil n'était organisé, car ils n'étaient pas originaires de la région et n'avaient pas de famille en ville.

Le bilan réel de l'attaque serait donc d'au moins 3 rebelles et 26 militaires tués.

Selon le journaliste de l'AFP, une centaine de femmes et d'enfants ont manifesté jeudi matin près du centre de Lubumbashi pour demander des explications après la disparition d'un certain nombre de maris soldats appelés en renfort contre les maï-maï dans la nuit de lundi à mardi et que l'on n'a pas vu revenir. Le rassemblement a été dispersé par les forces de l'ordre.

Le Katanga est la région la plus riche du pays dont les richesses sont inégalement réparties entre le Sud riche en cuivre et en cobalt, et le Nord très déshérité.

Originaires du Nord de la province et sécessionnistes, les Bakata Katanga attaquent régulièrement des dépôts militaires. En mars, ils avaient réalisé une opération d'éclat en défilant en plein jour dans le centre de Lubumbashi jusqu'à ce que des combats les opposent à l'armée aux abords du gouvernorat. Ces affrontements avaient fait officiellement 23 morts.