La Cour pénale internationale (CPI) a reporté au mois de février le procès du président kényan pour crimes contre l'humanité, regrettant toutefois ce nouveau délai dans les longs préparatifs en vue du procès.

Les juges ont indiqué jeudi que le procès d'Uhuru Kenyatta, qui devait commencer le 12 novembre, commencerait plutôt le 5 février.

La décision est survenue quelques heures après que les procureurs eurent annoncé qu'ils ne s'opposeraient pas à ce nouveau délai, parce qu'ils ont besoin de plus de temps pour enquêter sur des éléments non précisés soulevés par les avocats de M. Kenyatta.

L'Union africaine (UA) a par ailleurs annoncé, jeudi, que ses membres présenteraient une résolution au Conseil de sécurité des Nations unies afin de repousser d'un an le procès du président kényan devant la CPI.

Le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui dirige une délégation de l'UA dans les discussions informelles avec le Conseil de sécurité, a déclaré aux journalistes que le report du procès était crucial pour éviter la déstabilisation du Kenya.

Les pressions en faveur d'un report du procès se sont intensifiées depuis l'attaque terroriste meurtrière du mois dernier dans un centre commercial de Nairobi, la capitale du Kenya.

Le procès d'Uhuru Kenyatta devait initialement commencer le 9 juillet, mais il a été reporté une première fois pour donner aux avocats de la défense plus de temps pour se préparer. Entre-temps, la CPI a abandonné toutes les accusations contre deux hommes d'abord accusés avec M. Kenyatta, citant un manque de preuves.

En tant que «coauteur indirect», le président kényan est accusé de meurtre, de déportation, de viol, de persécution et d'actes inhumains, qui auraient été commis lors des violences post-électorales de 2007-2008, qui ont fait plus de 1000 morts.

M. Kenyatta, élu à la présidence plus tôt cette année même s'il était déjà accusé par la CPI, clame son innocence.

Dans un communiqué, la cour a indiqué que les juges qui se préparaient à présider le procès avaient exprimé leur «profond regret» face aux ajournements répétés.

Les juges ont appelé les procureurs et les avocats de la défense à accélérer leurs préparatifs pour éviter un nouveau report.