Le président soudanais Omar el-Béchir a évoqué lundi des réformes et un dialogue politique après que des réformateurs ont annoncé leur intention de quitter son parti, le Parti du Congrès national (NCP), pour former un nouveau groupe politique.

«Les réformes et le changement sont un processus quotidien pour nous», a-t-il déclaré lors d'un discours à l'ouverture de la nouvelle session du Parlement qui intervient après des critiques au sein du parti au pouvoir sur la répression meurtrière d'une contestation populaire en septembre.

Jeudi, une commission d'enquête mise en place au sein du NCP avait demandé l'exclusion de trois membres du parti en réponse à une lettre écrite à l'attention du président et cosignée par 31 réformateurs.

Les signataires de la lettre accusaient le gouvernement d'avoir trahi les fondements islamiques du régime en réprimant les manifestations de fin septembre/début octobre contre la hausse des prix du carburant au cours desquelles plus de 200 personnes ont été tuées, selon Amnistie Internationale. Les autorités parlent de 60 à 70 tués.

Deux jours plus tard, les trois hommes, Fadlallah Ahmed Abdallah, Hassan Osman Riziq et Ghazi Salaheddine Atabani, avaient annoncé leur intention de quitter le NCP pour former avec les 28 autres signataires un nouveau parti «portant les rêves et les espoirs du peuple soudanais», selon les termes de M. Abdallah.

Lors de son discours lundi, Omar el-Béchir a réitéré son appel, lancé en avril, à un dialogue politique avec toutes les parties, y compris les rebelles.

«Nous allons établir un conseil de paix national pour que nous puissions avoir une initiative de paix dans ce pays», a déclaré M. Béchir, sans plus de détail.