L'armée nigériane, engagée depuis six mois dans une vaste offensive contre les islamistes de Boko Haram, a abattu treize personnes qui tentaient de fuir au Cameroun, a appris l'AFP mercredi de source policière camerounaise.

Les treize victimes faisaient partie d'un groupe d'une «centaine de Nigérians en situation irrégulière» qui venaient d'être refoulés samedi de la ville camerounaise d'Amchidé (extrême-nord), frontalière du Nigeria, a expliqué la source policière locale sous couvert d'anonymat.

«Quand ils ont été refoulés, ces Nigérians ont été installés dans des camions qui devaient les reconduire dans leur pays», a-t-elle expliqué.

Toujours de même source, «au niveau de la zone tampon (entre Amchidé et Banki au Nigeria), certains d'entre eux ont commencé à sauter des camions. C'est alors que des soldats nigérians en faction à Banki ont ouvert le feu, tuant treize personnes», a ajouté la source.

«Nous avons des raisons de croire que des membres de Boko Haram se trouvaient parmi la centaine de personnes refoulées du Cameroun. Lorsqu'elles sont arrivées sur notre territoire, nous avons découvert, dans la foulée, deux armes de type Kalachnikov, 88 munitions et trois chargeurs», a-t-elle poursuivi.

Depuis le début de l'offensive menée par l'armée nigériane contre Boko Haram en mai dans le nord-est, plusieurs milliers de Nigérians ont fui vers le nord du Cameroun où le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a ouvert un camp.

Craignant un repli tactique des islamistes au Cameroun, les autorités camerounaises ont renforcé ces derniers mois la sécurité dans les villes frontalières, mais la porosité de la frontière rend les contrôles très difficiles.