Au moins 39 personnes restent portées disparues depuis l'attaque, il y a plus d'une semaine, du centre commercial Westgate de Nairobi, a affirmé lundi la Croix-Rouge kényane qui a revu à la baisse un précédent bilan de 61 personnes portées disparues.

L'attaque, lancée samedi, le 21 septembre, par un commando islamiste, et dont la fin a été officiellement annoncée le mardi suivant par le président kényan Uhuru Kenyatta, a fait au moins 67 morts.

Le bilan des disparus était jusqu'ici de 61 personnes, mais des corps ont depuis été identifiés tandis que d'autres personnes, qui n'étaient en fait pas dans le centre commercial lors de l'attaque, ont été retrouvées vivantes. La Croix-Rouge ne précise pas si de nouveaux corps ont été découverts dans les décombres du Westgate.

Les enquêteurs kényans et étrangers qui les aident continuent eux de passer au peigne fin le bâtiment ravagé par l'assaut, à la recherche d'indices sur les assaillants.

Les recherches sont compliquées par le fait qu'une partie du bâtiment s'est effondrée pendant l'assaut, à la suite de fortes explosions et d'un incendie qui a fragilisé sa structure.

Une partie des assaillants et peut-être des otages pris jusqu'au bout au piège se trouvent peut-être encore sous ces décombres.

L'attaque du Westgate a été revendiquée par les insurgés islamistes somaliens shebab, un mouvement lié à Al-Qaïda qui a menacé de refrapper le Kenya s'il ne retirait pas son armée de Somalie.

Lundi après-midi, des députés kényans ont visité le site de l'attaque, en prévision d'audition des responsables des services de renseignement kényans devant l'Assemblée nationale. Cette audition devait débuter lundi, mais a finalement été reportée à plus tard dans la semaine - mardi ou après.

Aucune femme impliquée



Les shebab ont réaffirmé lundi qu'aucune femme n'avait pris part à l'attaque contre le Westgate, rejetant une nouvelle fois une éventuelle participation de la Britannique Samantha Lewthwaite.

«Nous déclarons une nouvelle fois ouvertement qu'aucune femme n'a été impliquée dans l'attaque», ont affirmé les shebab sur leur compte Twitter, rappelant leur politique de «ne pas employer de soeurs pour de telles missions».

«Une semaine après le Westgate, le gouvernement kényan et les membres des services de renseignement occidentaux n'ont toujours découvert aucun détail sur l'opération», poursuivent-ils, alors que très peu d'informations circulent sur l'enquête menée par les autorités kényanes.

Huit suspects sont encore détenus dans le cadre de l'enquête sur l'attaque, la pire survenue au Kenya depuis l'attentat contre l'ambassade américaine à Nairobi en 1998, qui avait fait plus de 200 morts.

Le nom de Samantha Lewthwaite, veuve d'un des kamikazes des attentats de Londres de 2005, plane depuis le début de l'attaque du Westgate, sans qu'aucune preuve de son implication n'ait été fournie par les autorités kényanes.

L'identité des membres du commando islamiste reste inconnue. Lundi, un Britannique qui avait été arrêté après l'attaque a été relâché sans faire l'objet de poursuite, ont indiqué des sources diplomatiques à Londres.