L'Afrique du Sud enquête sur une Britannique qui serait détentrice d'un faux passeport sud-africain et qui serait impliquée dans l'attaque du centre commercial Westgate à Nairobi, selon une source officielle.

«Nous devons travailler avec les autorités kényanes, avec lesquelles nous avons de bonnes relations diplomatiques, pour obtenir une copie du passeport afin de nous permettre d'établir les faits», a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère des Affaires intérieures, Ronnie Mamoepa.

Lundi soir, la ministre kényane des Affaires étrangères, Amina Mohamed, avait déclaré sur la chaîne américaine PBS que deux ou trois Américains et une Britannique faisaient partie du commando islamiste qui a attaqué samedi le centre commercial Westgate, faisant au moins 62 morts.

Selon certaines informations, «une terroriste blanche aurait été tuée» dans l'attaque, a ajouté M. Mamoepa.

La police kényane avait émis en 2011 un mandat d'arrêt contre la Britannique Samantha Lewthwaite, veuve d'un des kamikazes des attentats du 7 juillet 2005 à Londres, pour complot terroriste après qu'elle était entrée dans le pays avec un passeport sud-africain - sans doute faux -, au nom de Natalie Faye Webb.

La police soupçonnait Samantha Lewthwaite de détenir des informations sur les insurgés islamistes somaliens shebab, liés à Al-Qaïda, qui ont revendiqué l'attaque de Nairobi.

Surnommée «la veuve blanche», Samantha Lewthwaite, 29 ans, se rend régulièrement en Afrique du Sud et a séjourné dans une banlieue indienne de Johannesburg cette année, selon un universitaire sud-africain spécialiste du terrorisme, le professeur Hussein Solomon.

«Elle a réussi à entrer dans le pays bien que son nom figure sur une liste de personnes recherchées par Interpol», a déclaré M. Solomon au quotidien Beeld.

M. Mamoepa a refusé d'indiquer si quelqu'un avec un passeport portant le numéro de celui délivré au nom de Natalie Faye Webb avait bien pénétré en Afrique du Sud ou en était sorti ces derniers mois.

Le procès d'un «islamiste britannique» sous haute surveillance



Le procès d'un islamiste présumé britannique a repris mardi sous haute sécurité dans la ville kényane de Mombasa, alors que le pays entre dans le quatrième jour du siège du Westgate Mall.



Le Britannique Jermaine Grant est accusé de liens avec Al-Qaïda et avec une autre islamiste britannique, Samantha Lewthwaite, veuve d'un des kamikazes des attentats de Londres de 2005 dont l'ombre plane sur l'attaque du centre commercial de Nairobi qui a fait au moins 62 morts depuis samedi.

M. Grant, 30 ans, avait été arrêté en décembre 2011 à Mombasa, en possession de produits chimiques, batteries et interrupteurs destinés, selon l'accusation, à confectionner des explosifs. Il nie les accusations retenues contre lui.

Jermaine Grant se serait converti au djihad à la prison londonienne de Feltham, où Richard Reid, le Britannique qui avait tenté de faire exploser un vol Paris-Miami avec un explosif dissimulé dans sa chaussure en décembre 2001, s'était aussi converti à l'islam.

Son procès à Mombasa s'était ouvert en janvier 2012. Il avait immédiatement été ajourné, et l'a encore été à plusieurs reprises depuis.

Le Britannique nie les charges retenues contre lui.