L'envoyée spéciale de l'ONU pour la région des Grands Lacs africains, Mary Robinson, a indiqué mercredi qu'elle voulait croire au succès final des discussions entre Kinshasa et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), en guerre dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

«Je ne crois pas que les pourparlers» - qui se sont ouverts en décembre à Kampala et sont suspendus depuis mai - «soient dans l'impasse», a expliqué Mme Robinson lors d'une conférence de presse à Kinshasa.

L'ancienne présidente irlandaise a tenu ces propos en français à la veille d'une réunion des chefs d'État et de gouvernement de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) dans la capitale ougandaise. Cette instance joue un rôle de médiation dans la crise congolaise.

Mme Robinson, qui sera présente à cette rencontre, a dit avoir «l'impression» que les dirigeants tenteront de trouver une issue rapide au conflit.

«Nous sommes un peu frustrés comme vous», les Congolais, a-t-elle néanmoins reconnu.

Arrivée dimanche soir à Kinshasa, Mme Robinson s'était rendue lundi à Goma pour apporter son soutien à la population éprouvée par les combats ayant permis à l'armée congolaise de déloger vendredi les rebelles de la ligne de crêtes d'où ils menaçaient cette ville, à la frontalière rwandaise.

Après son étape en Ouganda, Mme Robinson doit se rendre au Rwanda, vendredi.

Voisins de la RDC, ces deux pays sont accusés par l'ONU de soutenir le M23, mais s'en défendent vigoureusement.

Nommée en mai, Mme Robinson est chargée d'accompagner la mise en oeuvre de l'accord-cadre d'Addis-Abeba, signé fin février par 11 pays africains, dont le Rwanda et l'Ouganda. Les pays parties à cet accord s'engagent à ne pas soutenir de groupes armés dans l'est de la RDC, région riche en ressources naturelles et en proie à une instabilité chronique depuis deux décennies.

Les rebelles du M23 réclament la pleine application de l'accord de 2009 qui a régi leur intégration dans l'armée, après qu'ils avaient accepté de quitter une autre rébellion. Ils demandent aussi une meilleure reconnaissance des droits des Tutsis congolais.