Près de 200 combattants Maï-Maï ont déposé les armes la semaine dernière dans le sud-est de la République démocratique du Congo (RDC) et espèrent une reconversion dans la police, l'armée ou l'agriculture, a indiqué un responsable militaire.

Au total, 182 combattants, dont 28 femmes, sont arrivés dans la nuit de lundi à mardi à Lubumbashi, deuxième ville de RDC et capitale de la province riche et instable du Katanga, a déclaré à l'AFP le colonel Lwamba Butalele, qui les a convoyés.

Ils constituent une partie du groupe Maï-Maï Bakata-Katanga. Ils sont arrivés de Mitwaba, une localité du nord déshérité de la province, et ont été cantonnés dans le village de Kasokota, à plus de 45 km au nord de Lubumbashi. Ils étaient accompagnés de 112 mineurs, dont 29 filles et 24 bébés.

L'état de santé des combattants et de leur famille s'est révélé préoccupant : ils souffrent pour la plupart de malnutrition. Les mineurs ont été récupérés mardi après-midi par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) à Lubumbashi.

Les miliciens qui se sont rendus espèrent devenir policiers, militaires ou encore cultivateurs. Ceux qui veulent se reconvertir dans l'agriculture exigent de l'État congolais 500 $ et un vélo chacun, a précisé le colonel Lwamba Butalele.

Les milices Maï-Maï ont été constituées au départ comme des groupes de défense contre les interventions armées du Rwanda dans l'est de la RDC après 1994. Nombre d'entre elles sont encore en activité et empêchent le déploiement de l'État sur l'ensemble du territoire de ce pays, grand comme six fois la France.

Les Maï-Maï Bakata-Katanga opèrent dans le «triangle de la mort», délimité par les localités de Manono, Mitwaba et Pweto, dans le nord du Katanga. En mars, ils avaient défilé armés dans Lubumbashi. Des combats les avaient alors opposés à l'armée, faisant une vingtaine de victimes.

Les Bakata-Katanga souhaitent la sécession du Katanga, province d'origine du chef de l'État Joseph Kabila, et protestent contre la répartition inéquitable des richesses entre le sud, foyer de l'activité minière du pays, et le nord déshérité.

Les Bakata-Katanga sont accusés de coopérer avec les Maï-Maï de Kyungu Mutanga, alias «Gédéon», condamné à mort pour «crimes de guerre, crimes contre l'humanité, mouvement insurrectionnel et terrorisme», commis au Katanga entre 2003 et 2006.