L'armée congolaise prévoit d'attaquer «dans un futur proche» une position clé de la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) située à une trentaine de kilomètres de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris lundi auprès d'un officier supérieur.

La situation est «calme pour le moment», mais une offensive sur Kibumba est prévue «dans un futur proche», a déclaré lundi matin à l'AFP, sous couvert d'anonymat, un officier supérieur de l'armée. Il a ajouté que les positions de l'armée les plus proches de Kibumba étaient à «plus ou moins deux kilomètres» de cette ville.

Des informations contradictoires avaient circulé, en fin de semaine dernière: l'armée avait affirmé être entrée dans Kibumba tandis que les rebelles assuraient tenir la ville.

Depuis le 23 août, l'armée et la Mission de l'ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco) lancent des attaques contre le M23.

Vendredi la rébellion s'était repliée de la ligne de front, alors à une quinzaine de kilomètres au nord de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.

Dans un communiqué diffusé dans la nuit de dimanche à lundi, le M23 a accusé le gouvernement d'avoir «déjà amassé des troupes et des chars de combat, afin d'ouvrir un nouveau front militaire à Mabenga», localité située à quelque 90 kilomètres au nord de Goma.

Selon une source militaire occidentale, des chars de l'armée ont été déployés récemment aux abords de Mabenga, au nord-ouest de la zone de quelque 700 kilomètres carrés contrôlée par les rebelles.

Cette localité présente un intérêt stratégique, car elle coupe la route remontant vers le nord à partir de Rutshuru, grande ville à une soixantaine de kilomètres au nord de Goma.

Les positions du M23 sont concentrées dans le territoire de Rutshuru, adossé au Rwanda et en Ouganda. Des experts de l'ONU ont accusé ces deux pays de soutenir les rebelles qui, après une offensive éclair fin 2012, avaient occupé Goma durant une dizaine de jours fin novembre.

Le M23 est actif depuis mai 2012 au Nord-Kivu. Ses hommes réclament la pleine application de l'accord de 2009 qui a régi leur intégration dans l'armée, alors qu'ils opéraient dans une autre rébellion. Un dialogue de sortie de crise entre Kinshasa et le M23 s'est ouvert à Kampala, mais est désormais au point mort.