Les combats entre la rébellion du M 23 et l'armée, qui avaient débuté mercredi  à une quinzaine de km au nord de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, marquent une pause depuis deux jours, apprend-on lundi de sources diplomatiques et militaire occidentales.

Le M 23 a cependant annoncé lundi dans un communiqué que les combats avaient repris et qu'il avait infligé une «sérieuse défaite» aux FARDC (armée régulière). Selon une source militaire occidentale, des tirs d'artillerie ont duré une heure et se sont depuis interrompus.

Les FARDC ont progressé de quelques centaines de mètres, s'emparant notamment d'une colline sur laquelle étaient installées trois antennes de communications, apprend-on de source militaire occidentale. L'une des antennes, utilisées pour la téléphonie cellulaire, a été détruite.

Selon une source diplomatique, les affrontements se sont quasiment interrompus en raison de problèmes d'approvisionnement en munitions. À Goma, aucune détonation n'était audible, la circulation se déroulait normalement et les boutiques étaient toutes ouvertes.

Des obus, tirés depuis les positions du M 23, se sont abattus en périphérie de Goma, jeudi et samedi, tuant sept personnes

La mission de l'ONU en RDC a demandé dimanche une enquête sur la mort de deux manifestants samedi à Goma, où des habitants ont accusé les Casques bleus uruguayens d'avoir tué ces civils en tirant sur la foule, des allégations aussitôt rejetées par Montevideo.

Les manifestants dénonçaient la passivité de la Monusco face à la rébellion du M23.

Le responsable de la Monusco Martin Kobler, a estimé lundi que «les attentes vis à vis de la Monusco sont trop lourdes», dans un entretien à Radio France Internationale.

«C'est très important pour tout le monde de comprendre que les attentes vis-à-vis de la Monusco sont trop lourdes. Nous ne pouvons pas défendre toute la population ici ! On fait tout ce que l'on peut ! Mais en première ligne, c'est le gouvernement congolais qui est responsable, qui doit protéger la population», a-t-il insisté.

La force de l'ONU, présente dans cette région depuis 1999, avait été critiquée pour n'avoir pu empêcher le M23 d'occuper Goma en novembre 2012. Environ 17.000 Casques bleus sont actuellement déployés, venus notamment d'Inde, du Pakistan, du Ghana et d'Uruguay.

Le Mouvement du 23 mars, un groupe créé par des Tutsi, l'ethnie au pouvoir au Rwanda, est actif depuis mai 2012 au Nord-Kivu, dont Goma est la capitale. Kinshasa et l'ONU accusent le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce que Kigali a toujours démenti