L'ancien président sud-africain Nelson Mandela, hospitalisé depuis plus de deux mois à 95 ans, se trouve parfois dans un état de santé «précaire» mais fait preuve d'une «grande résistance», a annoncé samedi la présidence sud-africaine.

«Alors que parfois, son état de santé devient précaire, les médecins indiquent que l'ancien président fait preuve d'une grande résistance et son état tend à se stabiliser à la suite des interventions médicales», a commenté la présidence dans un communiqué.

«Les médecins continuent de travailler pour renverser la situation et favoriser une amélioration de son état de santé», a écrit le cabinet du président Jacob Zuma, ajoutant qu'ils faisaient en sorte que l'ancien président ne souffre pas.

«Son état est toujours critique mais stable», ajoute-t-il, reprenant des termes utilisés précédemment.

Nelson Mandela, héros de la lutte anti-apartheid, avait été hospitalisé en urgence le 8 juin pour une infection pulmonaire et il avait frôlé la mort fin juin.

Dans son précédent communiqué, le 11 août, la présidence avait indiqué que Mandela faisait «des progrès lents mais réguliers» tout en étant «toujours dans un état critique».

La plus jeune des filles de Nelson Mandela, Zindzi, avait de son côté assuré le 9 août qu'il était «chaque jour plus alerte, plus réceptif» et était même capable de quitter son lit pour s'asseoir quelques minutes par jour.

Le président Zuma, théoriquement la seule personne habilitée à donner des nouvelles de son illustre prédécesseur, a de nouveau appelé samedi les Sud-Africains à continuer à prier pour Mandela et à le garder en permanence dans leurs pensées.

Le porte-parole de la présidence, Mac Maharaj, n'a pas livré davantage de détails.

«Il y a des moments où il a des bas, il réagit aux traitements, mais il y a des moments où son état n'est pas stable», a-t-il dit à l'AFP.

«Mais il est dans un état stationnaire», a-t-il ajouté.

En juin, le président Zuma avait annulé un déplacement à l'étranger du fait d'une détérioration de l'état de santé de Mandela. Samedi, il devait se rendre comme prévu en Malaisie pour une visite officielle et y recevoir un prix pour la paix, au nom de Nelson Mandela.

De son côté, la chaîne de télévision américaine CBS a affirmé que l'ancien président sud-africain avait subi une intervention chirurgicale pour remédier à un problème de dialyse. Le même média avait fait état dans le passé d'épisodes pendant lesquels il ne réagissait plus aux traitements.

Le Prix Nobel de la paix, qui a eu 95 ans le 18 juillet, est un héros dans son pays et un symbole de la réconciliation nationale.

Il y a quatre ans, les Nations unies ont même fait de sa date d'anniversaire, le 18 juillet, le «Jour de Mandela», appelant chacun à passer 67 minutes à faire le bien, un chiffre correspondant au nombre d'années d'activisme de «Madiba», le surnom de Mandela.

Mais ses quatre hospitalisations successives cette année ont rappelé aux Sud-Africains que le héros national n'est pas immortel.

Après vingt-sept ans passés en prison pour avoir combattu le régime ségrégationniste de l'apartheid, Mandela avait réussi à rassembler une Afrique du Sud profondément divisée, devenant le premier président noir du pays en 1994.

Ses problèmes pulmonaires sont probablement liés aux séquelles d'une tuberculose contractée pendant son séjour sur l'île-prison de Robben Island, au large du Cap, où il a passé 18 de ses 27 années de détention dans les geôles du régime d'apartheid.