La procureure de la Cour pénale internationale a affirmé, lundi, qu'une enquête préliminaire lui permettait de conclure que les actes attribués au groupe islamiste du Nigeria Boko Haram constituaient, selon toutes vraisemblances, des crimes contre l'humanité.

Fatou Bensouda a indiqué que les crimes commis incluaient notamment des meurtres et des persécutions. Elle a toutefois précisé qu'elle n'irait de l'avant avec une enquête complète que si des recherches plus approfondies étaient menées et que les autorités nigérianes lançaient des poursuites contre «ceux qui semblent porter la plus grande part de responsabilité».

Son rapport - publié lundi à La Haye, au Pays-Bas -, se base sur des éléments de preuve recueillis en décembre 2012.

Le groupe extrémiste Boko Haram sévit essentiellement dans le nord-est du Nigeria.

Le pays a déclaré l'état d'urgence le 14 mai pour tenter de combattre la montée de ces activistes qui souhaitent imposer la loi islamique dans le nord-est du Nigeria. La population y est divisée entre une majorité de musulmans au nord et de chrétiens au sud.

Mme Bensouda a précisé que bien qu'il semble que les forces du gouvernement nigérian aient elles aussi enfreint les droits humains lors de leurs opérations contre les combattants de Boko Haram, il n'y avait pas de preuve, en date de décembre 2012, qu'elles s'étaient attaquées à des civils.

Le bureau du procureur de la CPI a officiellement amorcé son enquête sur la situation au Nigeria en novembre 2010.