Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, qui avait limogé la semaine dernière l'ensemble de son gouvernement, en a formé un nouveau mercredi, mais il lui reste à désigner un vice-président, selon un décret lu à la radio d'État.

Le gouverneur de l'État instable de Jonglei (est), Kuol Manyang, fait son entrée au gouvernement au poste clé de  ministre de la Défense, selon le décret.

Parmi les grands absents figure l'ancien vice-président Riek Machar, rival politique du président Kiir, limogé le 23 juillet avec les 28 ministres du gouvernement et leurs vice-ministres.

Un autre rival politique de M. Kiir, Pagan Amum, suspendu de ses fonctions de secrétaire général du parti au pouvoir, le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), n'appartient pas non plus au gouvernement.

Le président Kiir avait déjà nommé samedi un nouveau ministre des Affaires étrangères, Barnaba Marial Benjamin, qui occupait le poste de ministre de l'Information dans le précédent gouvernement.

Le chef de l'État sud-soudanais, qui doit tenir compte dans son choix de complexes rivalités ethniques, a, comme il l'avait annoncé, supprimé un tiers des ministères, en en regroupant plusieurs.

Aucune indication n'a été donnée sur la date à laquelle un vice-président serait nommé.

Le ministre du Pétrole, Stephen Dhieu Dau, est l'un des rares à conserver son poste, essentiel dans ce pays producteur de pétrole, mais l'un des plus pauvres du monde.

Plusieurs ministres changent de portefeuilles, comme le ministre des Ressources animales et de la Pêche, Martin Elia Lomoro, qui devient ministre des Affaires du cabinet.

Le nouveau ministre de la Défense, Kuol Manyang, est l'un des fondateurs du mouvement de rébellion qui a combattu les  troupes du gouvernement soudanais de  1983 à 2005, un commandant redouté de la guérilla menée par la branche armée du SPLM, l'Armée de libération de peuple soudanais (Sudan People's Liberation Army, SPLA).

Le chef de l'État sud-soudanais avait annoncé le 23 juillet à la surprise générale le limogeage de l'ensemble de son exécutif, dont le vice-président Riek Machar, et plusieurs poids lourds du SPLM (ex-rébellion au pouvoir) comme Pagan Amum.

Cette décision abrupte et inattendue avait laissé craindre l'ouverture d'une période d'instabilité dans la jeune nation sud-soudanaise, indépendante depuis le 9 juillet 2011 seulement.

Parmi les ministres limogés, beaucoup étaient des figures importantes de la guerre menée pendant vingt ans contre le gouvernement soudanais qui a conduit au référendum de 2011 à l'issue duquel le Sud a fait sécession pour former un nouvel État.