Le président zimbabwéen Robert Mugabe, qui à 89 ans est au pouvoir depuis trente-trois ans, a promis mardi de se retirer s'il perdait l'élection présidentielle de mercredi.

«C'est une chose normale. Si vous (...) vous alignez dans une compétition, il n'y a que deux résultats possibles, gagner ou perdre. (...) Si vous perdez, il faut que vous vous rendiez, si vous gagnez, ceux qui perdent doivent se rendre», a-t-il déclaré en direct à la télévision nationale.

Il a cependant estimé que ses chances de victoire étaient «aussi bonnes qu'en 1980», à l'indépendance du pays.

M. Mugabe a ajouté qu'une nouvelle cohabitation avec son adversaire Morgan Tsvangirai --avec qui il partage le pouvoir depuis quatre ans-- n'était «pas envisagée».

«Je ne crois pas que nous aurons le même résultat (qu'en 2008). Je crois que nous aurons un résultat incontesté», a affirmé le vieux président.

«S'il n'y a pas de résultat incontesté, nous discuterons», a-t-il ensuite concédé.

En 2008, Morgan Tsvangirai avait obtenu 47% des suffrages, devant M. Mugabe (43%). Les partisans du chef de l'État avaient aussitôt déclenché une vague de violences, faisant quelque 200 morts.

Face au risque d'embrasement, M. Tsvangirai avait retiré sa candidature avant le second tour, laissant le champ libre à son adversaire, dont il est ensuite devenu le premier ministre dans une cohabitation difficile imposée par les pays voisins.

Robert Mugabe a aussi rejeté les accusations de manipulation des élections.

«Je ne contrôle pas le processus électoral, je me soumets à la loi électorale, je suis très obéissant», a-t-il souligné, alors que le parti de M. Tsvangirai a dénoncé des fraudes dans les listes électorales, qui n'ont été rendues publiques que mardi matin, à moins de vingt-quatre heures du scrutin.