L'État «est le garant d'élections régulières et crédibles», a affirmé samedi soir le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, dans un discours prononcé à la veille du premier tour de la présidentielle, un scrutin déterminant pour sortir de la crise de dix-hui mois que le Mali vient de traverser.

«L'État (...) est le garant d'élections régulières et crédibles. Il a la responsabilité d'assurer la sécurité des scrutins. Il l'assurera, que personne ne s'y trompe» et «aucun trouble de l'ordre public ne sera toléré», a déclaré M. Traoré dans ce discours retransmis à la télévision nationale ORTM.

Le chef de l'État s'est félicité du déroulement pacifique de la campagne électorale et a exhorté les 27 candidats «à maintenir ce climat paisible, à n'envisager que les recours légaux, à ne pas insulter l'avenir».

Il a également exhorté les électeurs «à se mobiliser comme jamais, dans un esprit de discipline et de responsabilité pour voter».

Face à des accusations sur d'éventuelles fraudes en préparation, il a assuré qu'il n'y a pas «de tripatouillage planifié par l'État».

«Notre voeu et l'honneur retrouvé de notre démocratie, c'est qu'il y ait une compétition saine, des résultats acceptés parce qu'acceptables, et qu'au bout du processus, il y ait les félicitations de tous à celui ou celle que les urnes auront désigné(e) pour être notre président, notre présidente à tous», a-t-il dit.

Un futur chef de l'État qui sera, selon lui, celui ou celle «d'un temps de refondation, de ressaisissement, et de consolidation». «Et il s'agira pour le régime issu de cette élection, nous ne le dirons jamais assez, de travailler plus en profondeur, sur les voies et moyens de bâtir un État bien plus solide, bien plus sûr, bien plus prévisible et bien +mieux+ démocratique», a-t-il ajouté. Vingt-sept candidats se présentent à ce scrutin qui doit rétablir la légitimité démocratique, interrompue par un coup d'État militaire le 22 mars 2012. Celui-ci a plongé le pays dans une crise profonde, marquée par l'occupation du nord du pays par des groupes islamistes armés alliés à Al-Qaïda.

Ils en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale initiée par la France qui a débuté le 11 janvier et qui se poursuit aujourd'hui. C'est la force de l'ONU, la Minusma, aidée par l'armée française, qui assurera l'essentiel de la sécurité de ce scrutin aux côtés de l'armée malienne.