Des victimes présumées de l'ex-président tchadien Hissène Habré, inculpé de crimes contre l'humanité et incarcéré à Dakar où il était réfugié depuis sa chute en 1990, ont déposé une plainte contre M. Habré en se constituant partie civile à son procès, selon leurs conseils mardi.

Ces victimes présumées de M. Habré «ont déposé lundi 15 juillet des constitutions de partie civile auprès des chambres africaines extraordinaires», le tribunal spécial devant juger l'ex-dirigeant tchadien, ont indiqué Human Rights Watch (HRW), une ONG de défense des droits de l'Homme, et le Comité international pour le jugement équitable de Hissène Habré, dans des communiqués transmis à l'AFP.

Le Comité international pour le jugement équitable de M. Habré est un regroupement d'ONG qui se bat depuis une quinzaine d'années pour un procès de l'ex-dirigeant tchadien.

Le dépôt de la plainte contre M. Habré a été fait par leurs avocats au nom de victimes tchadiennes et sénégalaises, selon les mêmes sources.

Arrêté le 30 juin, l'ancien président tchadien a été inculpé le 2 juillet, par des juges d'instruction du tribunal spécial devant le juger, de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et tortures et placé en détention préventive à Dakar où il était réfugié depuis 22 ans.

Il est poursuivi pour des faits présumés commis pendant ses huit ans de pouvoir, de 1982 à 1990.

L'instruction doit en principe durer plusieurs mois.

Une «commission d'enquête sur les crimes et détournements» commis pendant les années Habré, créée par le gouvernement tchadien après sa chute, a estimé à plus de 40 000, dont 4000 identifiées, le nombre de personnes mortes en détention ou exécutées au cours de sa présidence.