Un corps susceptible d'être celui du Français Philippe Verdon, dont l'enlèvement puis la mort ont été revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a été retrouvé début juillet au Mali, a-t-on appris de sources proche de l'enquête et gouvernementale.

«Des vérifications sont en cours pour identifier le corps», selon une source gouvernementale.

La source proche de l'enquête a précisé qu'un prélèvement avait été effectué sur la dépouille afin de vérifier qu'il s'agissait bien du Français dont l'enlèvement en novembre 2011 avait été revendiqué par Aqmi.

En mars dernier, le groupe avait annoncé son décès, mais sa mort n'a jamais formellement été confirmée par les autorités françaises qui ne cachaient toutefois pas leur pessimisme.

La source proche des enquêteurs n'a pas précisé si le résultat des analyses génétiques était connu.

L'information sur la découverte du corps a aussi été donnée par les radios RTL et RFI.

«Nous avons hélas des informations les plus mauvaises sur Philippe Verdon (...) Hélas, tout indique qu'il serait mort il y a déjà plusieurs semaines», avait déclaré quelques heures auparavant le président français François Hollande lors d'une interview à l'occasion de la fête nationale, le 14 Juillet.

Le 7 juillet, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a été informée de la découverte d'une dépouille susceptible d'être celle de Philippe Verdon. Un prélèvement génétique a été envoyé le lendemain en France.

Le corps devait être rapatrié s'il se confirmait qu'il s'agissait bien de M. Verdon, selon la source proche de l'enquête.

Le 19 mars, Aqmi avait annoncé que Philippe Verdon avait été exécuté en représailles à l'intervention militaire française contre les groupes armés occupant le nord du Mali.

Le ministère français des Affaires étrangères n'a jamais confirmé, mais le 28 mars François Hollande déclarait que «des éléments conduisent à penser» que Philippe Verdon «pourrait être mort».

Âgé de 53 ans, Philippe Verdon souffrait en partant pour le Mali d'un ulcère et de tachycardie. «Pour nous, il est possible que Philippe soit mort à cause de ses pathologies et qu'Aqmi s'en serve pour une mise en scène», avait déclaré en mars Pascal Lupart, qui dirige le comité de soutien de M. Verdon.

Dans une vidéo diffusée l'été dernier par le site mauritanien Sahara Medias, Philippe Verdon parlait de ses «conditions de vie difficiles».

Il avait été enlevé dans la nuit du 24 novembre 2011 avec un autre Français, Serge Lazarevic, dans leur hôtel de Hombori, dans le nord-est du Mali.

Ils étaient en voyage d'affaires pour un projet de cimenterie, selon leurs proches, qui ont démenti tout lien avec des mercenaires ou des services secrets.

Sept Français au moins sont toujours otages en Afrique.

Serge Lazarevic reste détenu par Aqmi.

Quatre autres Français, Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret, ont été enlevés le 16 septembre 2010 au Niger par Aqmi.

Ces cinq otages s'ajoutent à deux autres Français: Gilberto Rodriguez Leal, enlevé le 20 novembre 2012 au Mali, et Francis Collomp, enlevé le 19 décembre 2012 au Nigeria.