Les élections législatives en Guinée, attendues depuis presque trois ans, auront lieu le mardi 24 septembre, selon un décret du président Alpha Condé transmis jeudi à l'AFP.

«Le corps électoral guinéen est convoqué pour le mardi 24 septembre 2013 pour élire les députés de l'Assemblée nationale de la République de Guinée», indique le décret présidentiel qui reprend la date proposée mercredi par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

La tenue des législatives fait suite à un accord signé le 3 juillet à Conakry entre le pouvoir et l'opposition sous l'égide de l'ONU, précisant que le scrutin devait avoir lieu 84 jours après cette signature.

L'accord prévoit notamment le choix de l'opérateur technique sud-africain Waymark, jusqu'ici contesté par l'opposition, pour recenser les électeurs et accorde le droit de vote aux Guinéens de l'étranger à ces législatives, ce que refusait jusqu'alors le pouvoir.

Les législatives en Guinée auraient dû avoir lieu dans les six mois suivant l'investiture du nouveau président Alpha Condé en décembre 2010 après son élection en novembre comme premier chef d'État démocratiquement élu de ce pays à l'histoire marquée par les violences politiques, militaires et ethniques.

Mais elles ont été reportées à de nombreuses reprises, faute de consensus sur leur organisation.

L'opposition a longtemps accusé le pouvoir «autoritaire» de M. Condé de préparer des fraudes à ce scrutin afin de s'assurer la majorité à l'Assemblée nationale.

Elle a organisé depuis le début de l'année de nombreuses manifestations à Conakry pour des législatives «libres et transparentes» ayant presque toutes dégénéré en violences avec les forces de l'ordre qui ont fait une cinquantaine de morts et de très nombreux blessés.

Les dernières législatives en Guinée remontent à juin 2002, sous la présidence du général Lansana Conté, décédé en décembre 2008 après 24 ans au pouvoir.

C'est actuellement un Conseil national de transition (CNT, non élu) qui fait office de Parlement.