Neuf partisans du premier ministre zimbabwéen Morgan Tsvangirai ont été blessés mercredi lors d'une agression qu'ils ont attribuée à des supporters de son adversaire le président Robert Mugabe, à quelques semaines des élections du 31 juillet, a indiqué un porte-parole du parti.

«Je peux le confirmer, je viens de recevoir des nouvelles de l'incident», a indiqué à l'AFP le porte-parole du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) Douglas Mwonzora.

Une source du parti avait précédemment raconté que des militants collaient des affiches électorales à Harare lorsque des jeunes de la Zanu-PF, le parti de Mugabe, les ont attaqués. Ils ont reçu des soins dans un hôpital privé, a-t-il ajouté.

Le MDC a condamné l'agression: «La Zanu-PF ne doit pas nous envoyer encore plus dans le mur», a déclaré le parti dans un communiqué.

«Ce comportement en fait des hypocrites qui s'opposent aux points de vue différents. Qu'ils soutiennent un parti vieux et fatigué ne doit pas entraver d'autres forces de développement, de croissance et de stabilité», ajoute ce communiqué.

La police n'a pas commenté l'incident dans l'immédiat.

Robert Mugabe, qui veut se succéder à lui même à l'âge de 89 ans après trente-trois ans de pouvoir, appelle à la paix et au calme dans tous ses discours, mais les opposants et militants de la société civile sont régulièrement harcelés tant par ses partisans que par les forces de l'ordre, qui sont toutes acquises à sa cause.

Les élections du 31 juillet sont censées sortir le Zimbabwe d'une crise ouverte en 2008 lors de la dernière élection présidentielle.

Le rival historique du chef de l'État, Morgan Tsvangirai, était alors arrivé en tête au premier tour, mais il avait dû se retirer devant les violences faites à ses partisans, qui avaient fait environ 200 morts. Seul en lice, Robert Mugabe avait été réélu à la tête du pays.

Pour éviter une guerre civile, les pays voisins ont ensuite contraint les deux hommes à former un gouvernement d'union qui a tenu quatre ans cahin-caha, mais n'a pas pu adopter des réformes considérées comme essentielles pour démocratiser le pays, notamment dans le domaine de la presse, de la justice et de l'organisation des forces de l'ordre.

La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) s'est inquiétée mercredi de la tenue du scrutin dès le 31 juillet alors que le pays n'est pas prêt, appelant les autorités à garantir des élections libres et démocratiques.