Plus de huit mille Kényans réclament des millions de dollars au gouvernement britannique en compensation des mauvais traitements infligés pendant l'insurrection Mau Mau des années 1950 qui avait fait au moins 10 000 morts durant la période coloniale, selon une association d'avocats.

La Law Society of Kenya (LSK, association professionnelle qui regroupe des avocats) a reçu des listes d'anciens combattants Mau Mau réclamant le versement de dommages évalués à des milliards de shillings de la part du gouvernement britannique», a indiqué dans un communiqué mardi Apollo Mboyan, président de l'association.

Ces milliers de réclamations interviennent à la suite d'une décision de justice de la Haute cour de Londres en octobre 2012 autorisant trois vieux Kenyans à poursuivre le gouvernement britannique.

Depuis, un bureau d'avocats a soumis une liste de plus de 8000 noms tandis qu'un autre a présenté 700 autres noms de victimes, selon la LSK qui coordonne les requêtes.

Ce nombre devrait encore augmenter avec d'autres noms apportés par la Commission kényane des droits de l'homme, qui a soutenu la première action en justice.

Au moins 10 000 personnes ont trouvé la mort durant l'insurrection Mau Mau de la période 1952-1960 contre le régime colonial britannique, brutalement réprimée, et certaines sources ont évoqué un nombre de victimes bien plus élevé.

À l'époque, l'attention internationale avait été surtout attirée par la mort de 32 colons blancs durant la révolte.

Les trois plaignants kényans, Paulo Muoka Nzili, Wambugu Wa Nyingi et Jane Muthoni Mara, avaient fait état devant la justice britannique de tortures et des mutilations sexuelles.

Un grand nombre de plaignants n'ont apparemment jamais porté d'armes, mais ils ont été maltraités après avoir été accusés de nourrir et d'aider les rebelles qui terrorisaient les communautés de colons.

Des dizaines de milliers de personnes avaient été détenues, dont le grand-père du président américain Barack Obama.

La révolte des Mau Mau, qui recrutaient essentiellement dans la communauté kikuyu, a précédé l'accession à l'indépendance du pays en 1963. Le premier président, Jomo Kenyatta, était kikuyu et ancien Mau Mau.