La rébellion du Mouvement du 23 mars (M23), qui combat l'armée dans l'est de la République démocratique du Congo, s'est déclarée mercredi prête à «une cessation immédiate des hostilités pour faciliter la visite du secrétaire général de l'ONU» Ban Ki-moon jeudi à Goma.

M. Ban, arrivé mercredi à Kinshasa dans le cadre d'une tournée dans la région des Grands Lacs, s'est dit préoccupé par la reprise des combats et a invité «toutes les parties de régler leur différend de façon pacifique».

Depuis lundi, et après plusieurs mois de trêve, les combats ont repris entre l'armée congolaise et les rebelles près de Goma, ville stratégique de la province du riche et instable du Nord-Kivu. Les deux camps s'accusent mutuellement d'avoir relancé les hostilités.

Le Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU estime qu'environ 30.000 déplacés ont fui les camps de Mugunga à cause des combats à l'arme lourde autour de Goma.

Malgré la situation, l'escale de Goma reste au programme de la tournée de Ban Ki-moon, avait indiqué mardi soir un haut responsable de l'ONU.

Le M23 demande dans son communiqué «un accord de cessez-le-feu» et la «reprise des négociations de Kampala» pour aboutir à «un accord politique» «qui donnera aux Congolais une vraie paix».

Ces négociations, menées sous l'égide de l'Ouganda voisin après des combats fin 2012 entre le M23 et l'armée, avaient été interrompues faute d'accord, la délégation congolaise refusant de signer un cessez-le-feu.

Ban Ki-moon a demandé au président Joseph Kabila, qu'il a rencontré mercredi après-midi, de reprendre les négociations de Kampala.

«Le temps est venu pour la paix et le développement pour le peuple de la République démocratique du Congo et ceux de la région», a-t-il déclaré à l'issue de la rencontre.

Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, qui l'accompagnait, a pour sa part annoncé une aide d'un milliard de dollars pour la région des Grands Lacs, dont la RDC. L'aide sera destinée à des projets liés à l'énergie, l'agriculture, le commerce transfrontalier, la santé et l'emploi.

Sur le terrain, dans l'Est, les Casques bleus de la Monusco ont «lancé une patrouille de réaction rapide pour s'assurer que les civils de ces zones sont protégés». Et la Monusco poursuit «activement ses efforts diplomatiques et politiques à tous les niveaux pour contenir et mettre un terme aux affrontements», a déclaré Eduardo del Buey, porte-parole adjoint de l'ONU.

La reprise des affrontements entre la rébellion et l'armée intervient alors que la nouvelle brigade d'intervention de l'ONU, composée de 3.000 soldats tanzaniens, malawites et sud-africains, a commencé sa mise en place, avec pour mission de combattre et désarmer les groupes armés dans l'est de la RDC, dont le M23.

Après Goma, Ban Ki-Moon se rendra à Kigali (Rwanda), à Entebbe (Ouganda) et à Addis-Abeba (Éthiopie), siège de l'Union Africaine. Mary Robinson, envoyée spéciale des Nations unies dans les Grands Lacs et Hervé Ladsous, chargé des opérations de maintien de la paix à l'ONU, l'accompagnent dans sa tournée diplomatique.

Des experts de l'ONU affirment que le Rwanda et l'Ouganda appuient le M23 - ce que ces pays voisins de la RDC réfutent.