Le chef du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a appelé lundi le Conseil de sécurité des Nations unies à prendre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité du Sahara occidental.

Dans une allocution prononcée à l'occasion du 40e anniversaire de la création de son mouvement, M. Abdelaziz a demandé à l'ONU de «permettre immédiatement à la Minurso d'agir à l'effet de protéger et surveiller les droits de l'homme au Sahara occidental et de présenter un rapport en la matière», selon l'agence APS.

La Minurso (mission de l'ONU au Sahara occidental), a ajouté M. Abdelaziz, doit être en mesure «d'oeuvrer à la libération de (...) tous les prisonniers politiques dans les geôles marocaines, de faire la lumière sur le sort de plus de 651 disparus sahraouis, mettre fin au pillage des richesses naturelles sahraouies par le Maroc et détruire le mur de séparation».

«Nous privilégions toujours la paix mais la lutte armée était et sera pour le peuple sahraoui un moyen reconnu par les Nations unies et restera une option légitime si la communauté internationale n'assumait pas sa responsabilité pour permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et l'indépendance à travers un référendum juste et intègre».

Le Maroc a annexé le Sahara occidental en 1975, au départ du colonisateur espagnol. Le Front Polisario a pris les armes pour obtenir l'indépendance jusqu'à ce que l'ONU impose un cessez-le-feu en 1991. Le Polisario, appuyé par l'Algérie, réclame depuis un référendum d'autodétermination, alors que le Maroc propose une large autonomie.

Le 11 mai le chef du Polisario  avait déjà promis de «reprendre les armes» contre le Maroc si l'ONU «ne parvenait pas à régler définitivement la question du Sahara occidental par voie référendaire».

La veille, M. Abdelaziz avait soutenu que «la politique de la peur et de la terreur pratiquée par l'État marocain a échoué. Le temps où cette politique se pratiquait à huis clos est définitivement révolu».

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté le 25 avril une résolution appelant à une «solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», tout en soulignant «l'importance de l'amélioration de la situation des droits de l'Homme» dans cette région.