L'aviation tchadienne a visé des rebelles du Darfour, région soudanaise en proie à des troubles, après l'assassinat de deux chefs rebelles dissidents considérés comme proches de N'Djamena, ont annoncé jeudi des rebelles et un expert politique de la région.

Un avion de combat tchadien a bombardé une zone frontalière entre le Tchad et le Soudan lundi après-midi, en visant le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), principale formation rebelle du Darfour, a expliqué l'expert, sous couvert d'anonymat.

L'attaque a eu lieu près de Tina, au Darfour-Nord, et a frappé «des deux côtés de la frontière», a-t-il ajouté, sans être en mesure de préciser s'il y avait des victimes parmi les rebelles.

Le porte-parole du JEM, Gibril Adam Bilal, a lui aussi fait part d'un bombardement mené par l'aviation tchadienne lundi près de Tina. «Pour l'instant, il n'y a pas de victime de notre côté», a-t-il assuré.

Selon M. Bilal, l'aviation soudanaise et l'aviation tchadienne ont mené d'autres raids depuis lundi, mais l'expert régional n'a pas pu le confirmer.

Un porte-parole du ministère soudanais de la Défense a déclaré n'avoir aucune information sur un raid tchadien, tout en rappelant que les deux pays avaient mis en place une force conjointe pour garder la frontière.

Dimanche, Mohamed Bachar et Arko Dahiya, responsables d'une faction dissidente du JEM ayant signé en avril un accord de paix avec Khartoum, ont été tués dans une autre zone frontalière du Tchad. N'Djamena a condamné cet assassinat, et Khartoum a accusé le JEM d'avoir «liquidé» les deux hommes.