Douze défenseurs congolais des droits de l'Homme qui avaient été condamnés à 20 ans d'emprisonnement pour avoir préparé une manifestation dans la province de Bandundu (ouest de la République démocratique du Congo), ont vu leur peine considérablement réduite vendredi soir, à l'issue d'un procès en appel.

«Ils ont été condamnés à un maximum de un an de servitude pénale principale. Quelques-uns ont été condamnés à six mois de prison, les autres à un an», a déclaré à l'AFP Jean-Claude Katende, président de l'Association africaine de défense des droits de l'Homme (Asadho).

Mais M. Katende a ajouté: «Pour nous, cette peine n'est pas juste! Le fait qu'on ramène la peine de 20 ans à une année maximum montre que les faits n'étaient pas fondés».

Le 12 avril, un tribunal de première instance avait condamné à 20 ans de prison ces douze membres de l'Association pour la défense des intérêts de la ville de Bandundu (ADIVB). Pour l'Asadho, cette décision violait «toutes les garanties nationales et internationales relatives au procès juste et équitable».

Les 12 militants comparaissaient notamment pour rébellion et association de malfaiteurs pour avoir voulu organiser le 27 mars à Bandundu-ville une marche dénonçant le mode de gestion de la province, ainsi que la majoration des factures de consommation d'eau et d'électricité.

La veille de la marche, ils avaient appelé la population à se joindre à l'événement, mais la police les avait arrêtés sur ordre du gouverneur de la province, Jean Kamisendu Kutuka, selon plusieurs sources, dont l'Asadho et l'Association congolaise pour l'accès à la justice (Acaj).

«Lors de leur détention au cachot de la police, ils ont été sérieusement torturés», avait accusé dans un communiqué l'Acaj, qui demandait au procureur général de la République de «libérer tous les membres de l'ADIVB sans condition, et de poursuivre judiciairement tous les policiers qui les ont torturés».

Jean Kamisendu Kutuka a été élu gouverneur de la province agricole du Bandundu le 30 avril 2012 par les députés provinciaux. Son élection avait été organisée après que l'Assemblée provinciale a voté une motion de défiance visant son prédécesseur, Richard Ndambu.

Dans une autre affaire, dans le sud-est de la RDC, trois défenseurs des droits de l'Homme de Lubumbashi ont fui à l'étranger pour échapper aux menaces de mort qu'ils recevaient depuis la publication d'un rapport mettant en cause les autorités, a-t-on appris vendredi auprès de l'un des militants.