Le président sénégalais Macky Sall «exclut totalement» la dépénalisation de l'homosexualité, indique un communiqué publié vendredi à la suite d'articles de presse évoquant un possible texte à soumettre aux députés pour la légaliser.

«Le chef de l'État a tenu à réagir sur le débat public en cours portant sur la dépénalisation de l'homosexualité au Sénégal. Il a souligné avec fermeté que l'État n'a jamais envisagé une telle option qu'il exclut totalement sous son magistère», indique le communiqué.

Macky Sall, élu en mars 2012 pour cinq ans, «a réitéré son ancrage dans nos valeurs culturelles de base qui ne peuvent s'accommoder d'une option de dépénalisation de l'homosexualité», ajoute le texte.

La presse locale a publié il y a deux semaines des informations faisant état d'une réunion à Dakar de représentants de «lobbies homosexuels», du ministère de la Santé et d'organisations de droits de l'homme en vue de préparer un texte à soumettre aux députés en vue d'une légalisation de l'homosexualité.

Ces informations ne précisaient pas s'il devait s'agir d'un projet de loi ou d'une proposition de loi, mais elles ont choqué dans un pays où l'homosexualité est généralement décriée et assimilée à une pratique importée des pays occidentaux.

Le groupe de la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale avait rejeté toute forme de légalisation, mais des opposants et chefs religieux avaient demandé au président Sall de se prononcer publiquement.

Au Sénégal, les actes homosexuels sont passibles de un à cinq ans de prison et d'une amende de 100 000 à 1 500 000 francs CFA (200 et 3000 $).