Les États-Unis ont promis mercredi 5 millions de dollars de récompense pour toute information qui permettrait l'arrestation du chef rebelle ougandais Joseph Kony, a annoncé le département d'État, alors que l'Ouganda a annoncé l'arrêt des recherches en Centrafrique pour l'ocaliser la LRA.

L'Ouganda a suspendu sa traque de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) et de son chef Joseph Kony en Centrafrique, à la suite de la prise du pouvoir par la rébellion Séléka à Bangui, a annoncé mercredi l'armée ougandaise.

«Nous avons suspendu nos opérations contre la LRA jusqu'à nouvel ordre,» a déclaré le porte-parole de l'armée, Felix Kulayigye. «Nous ne retirons pas nos soldats de Centrafrique, mais ils sont rassemblés sur nos bases.»

La Séléka a pris le pouvoir à Bangui il y a dix jours, renversant le président François Bozizé.

L'Ouganda a déployé plus de 1000 hommes pour traquer les combattants de la LRA dans la jungle de l'est de la Centrafrique. L'opération est appuyée par l'Union africaine (UA).

Le porte-parole de l'armée ougandaise a expliqué que l'UA ne reconnaissant pas la Séléka -l'organisation panafricaine a même suspendu le pays à la suite de la prise de pouvoir par les rebelles-, il lui était impossible de poursuivre ses opérations.

Le chef de la LRA, Joseph Kony, se cacherait aux confins de la Centrafrique, du Soudan du Sud et du Soudan. Comme trois de ses adjoints, il est inculpé par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes contre l'humanité et crimes de guerre, parmi lesquels viols, mutilations, meurtres et recrutements d'enfants.

Créée à la fin des années 80 dans le nord de l'Ouganda avec l'objectif de renverser le président ougandais Yoweri Museveni pour le remplacer par un régime fondé sur les Dix commandements, la LRA s'est forgé une effroyable réputation à force d'enlèvements d'enfants et de mutilations de civils à grande échelle.

Chassée du nord de l'Ouganda par une offensive militaire en 2006, la LRA, aujourd'hui réduite à quelque 250 hommes, s'est éparpillée en petits groupes, dispersés dans les jungles impénétrables des pays voisins, entre République démocratique du Congo (RDC), Centrafrique, Soudan et Soudan du Sud.