L'ancien président sud-africain Nelson Mandela, hospitalisé depuis mercredi soir à l'âge de 94 ans, à nouveau pour une infection pulmonaire, a bon moral et fait des progrès constants, a annoncé vendredi la présidence du pays.

«L'ancien président Nelson Mandela a bon moral et a pris un petit déjeuner complet, ce matin du 29 mars 2013. Les médecins rapportent qu'il fait des progrès constants», a indiqué la présidence dans un bref communiqué en début d'après-midi.

«Il reste à l'hôpital en traitement et en observation», a-t-elle ajouté, laissant les Sud-Africains dans l'attente du communiqué suivant.

La présidence sud-africaine, seule habilitée à communiquer, avait annoncé jeudi que le héros national avait «réagi positivement au traitement», sans autres précisions.

L'icône de la lutte contre l'apartheid avait été admis à l'hôpital dans la nuit de mercredi à jeudi, peu avant minuit.

«Nous laissons les médecins faire de leur mieux», a déclaré Mandla Mandela, l'un des petits-fils de Nelson Mandela, dans une interview accordée au Telegraph.

«Il subit encore des examens médicaux», a ajouté Mandla Mandela, qui a dit espérer que son grand-père, qui va «bien», reviendrait très rapidement chez lui, dans sa résidence de Johannesburg.

Madiba «réagit très bien»

«Le pays ne doit pas céder à la panique, Madiba va bien», avait déclaré jeudi soir à la BBC le président Jacob Zuma, utilisant le nom de clan de Nelson Mandela, que les Sud-Africains ont affectueusement adopté.

«Il a été admis à l'hôpital pour un contrôle. Il est là-bas et réagit très bien au traitement. C'est une bonne nouvelle. Et, bien sûr, il a des inquiétudes, mais il faut garder à l'esprit que Madiba n'est plus depuis longtemps un jeune homme», avait-il expliqué.

«Je ne pense pas que les gens doivent paniquer et j'ajouterais même, calmons notre anxiété, il réagit très bien et il est en de bonnes mains, avec de très bons médecins. (...) Tout ça nous réconforte», avait ajouté le président sud-africain.

«Tata (père) va bien», a, quant à elle, assuré l'ex-femme de Nelson Mandela, Winnie Madikizela-Mandela, qui a assisté à un service religieux pour son ex-mari à Soweto, aux portes de Johannesburg.

«Il répond très bien au traitement», a-t-elle ajouté, citée par SABC, groupe public de télévisions et de radios.

L'Afrique du Sud vivait vendredi au ralenti, au début d'un long week-end de Pâques de quatre jours correspondant au début des vacances scolaires d'automne. Il n'y avait pas de journaux, le Vendredi Saint étant férié dans ce pays. Et les radios et télévisions sud-africaines diffusaient des nouvelles rassurantes sur l'état de santé de Mandela, sans modifier leurs programmes... les difficultés de circulation faisant la une de l'actualité.

Les autorités insistent pour que les médias «respectent la vie privée» du grand homme et n'ont pas précisé dans quel établissement il avait été admis. Il se trouve sans doute à Johannesburg - où il réside, complètement retiré, quand il n'est pas à Qunu (sud), le village de son enfance - ou à Pretoria, où il avait passé ses derniers séjours à l'hôpital et qui est à 60 km de Johannesburg.

Le premier président noir d'Afrique du Sud était resté dix-huit jours dans un hôpital de Pretoria en décembre : il y avait été soigné pour une infection pulmonaire, et des calculs biliaires lui avaient été enlevés. Il a été de nouveau hospitalisé pendant vingt-quatre heures pour des examens, les 10 et 11 mars.

Nelson Mandela avait déjà été hospitalisé en janvier 2011 pour une infection de même nature, probablement liée aux séquelles d'une tuberculose contractée pendant son séjour sur l'île-prison de Robben Island, au large du Cap, où il été détenu pendant dix-huit ans.

Président de 1994 à 1999, Mandela a passé vingt-sept ans de sa vie en prison, pour avoir lutté contre le régime d'apartheid en Afrique du Sud, fondé sur une stricte discrimination raciale.

Libéré en 1990, il est devenu quatre ans plus tard le premier président noir de son pays, après avoir obtenu en 1993 - avec le dernier président sous le régime de l'apartheid Frederik de Klerk - le prix Nobel de la paix  pour avoir mené à bien les négociations en vue d'installer la démocratie.

Le président Zuma l'avait trouvé «en forme et détendu», en train de regarder la télévision, le 10 février.

Quelques jours plus tard cependant, son vieil ami l'avocat George Bizos avait été moins enthousiaste après lui avoir rendu visite : «Malheureusement il oublie parfois que l'un ou l'autre sont morts, ou son visage exprime l'incompréhension quand on lui dit que Walter Sisulu (ancien dirigeant de l'ANC mort en 2003, ndlr) ou d'autres ne sont plus de ce monde».