Au moins 30 personnes, des immigrés clandestins, sont mortes lorsque leur pirogue a chaviré au large de Libreville, près du Cap Esterias (40 km au nord de la capitale gabonaise), ont constaté des journalistes de l'AFP jeudi.    

Les corps jonchaient la côte sur plusieurs centaines de mètres et leur pirogue était encore visible dans l'eau, ont constaté les journalistes, qui ont dénombré 30 corps. Selon un gendarme sur place, la pirogue transportait 65 personnes et a chaviré pendant de fortes intempéries dans la nuit de mercredi à jeudi.

Il y a «au moins huit survivants» originaires du Togo, du Bénin et du Burkina Faso, mais d'autres immigrés ont pu se cacher dans la forêt après l'accident, selon ce gendarme.

Selon une Béninoise survivante, citée par le gendarme, mais que l'AFP n'a pu rencontrer, les passagers de la pirogue étaient des immigrés clandestins qui voulaient se rendre à Libreville et étaient partis du Nigeria.

Pays producteur de pétrole au niveau de vie élevée, le Gabon, petit pays de 1,5 million d'habitants, attire beaucoup de main-d'oeuvre étrangère souvent non qualifiée. Une grande part de cette population vit dans la clandestinité.

Ils gagnent le Gabon par la route en passant par le Cameroun, mais aussi souvent par la mer en partant du Nigeria ou du Bénin pour rallier Libreville.

Les pirogues les transportant sont souvent surchargées. En juillet 2008, un drame similaire avait fait une vingtaine de morts sur le front de mer de la capitale gabonaise.