Les États-Unis envisagent d'aider la France dans son engagement militaire au Mali contre des islamistes, grâce à un appui «logistique» et des drones de surveillance, a déclaré à l'AFP un responsable américain, la Maison Blanche disant «partager l'objectif» antiterroriste de Paris.

«L'armée américaine étudie la possibilité de fournir des renseignements, du ravitaillement en vol et d'autres appuis aux forces françaises au Mali», a déclaré ce responsable, sous couvert de l'anonymat.

Les militaires américains envisagent toute une batterie d'options, y compris un «appui logistique et l'intensification du partage des renseignements, ce qui impliquerait des drones américains de surveillance», a dit à l'AFP ce responsable américain.

Des responsables officiels français à Paris, leurs homologues américains et d'autres de pays alliés sont en pleines discussions sur un plan d'action au Mali, a-t-il précisé, rappelant que les forces armées américaines disposaient de bases aériennes en Italie et en Espagne pour éventuellement ravitailler des avions français.

L'armée malienne a lancé vendredi avec le soutien de la France et de plusieurs pays africains une contre-offensive dans le centre du Mali pour repousser l'avancée des islamistes vers le Sud encore sous contrôle du gouvernement de Bamako.

Le président français François Hollande a confirmé l'engagement de forces de son pays, en expliquant que «le Mali fait face à une agression d'éléments terroristes venant du Nord dont le monde entier sait la brutalité et le fanatisme». Il a assuré que cette opération durerait «le temps nécessaire», tandis que son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a indiqué que cet engagement avait notamment pris la forme d'une «intervention aérienne».

Tommy Vietor, porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC) de la Maison Blanche, avait déclaré auparavant à l'AFP que les États-Unis «partage(aient) l'objectif français d'empêcher des terroristes de bénéficier d'un sanctuaire dans la région».

Le département d'État avait assuré que les États-Unis étaient «évidemment en consultations très étroites avec le gouvernement français», la porte-parole Victoria Nuland insistant sur le fait que l'engagement français avait été réclamé par le Mali.

Bamako n'avait pas demandé aux États-Unis de lui fournir un appui militaire direct identique, a dit Mme Nuland.

À Paris, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a lui-même annoncé s'être entretenu par téléphone de la crise avec son homologue américain Leon Panetta. Les deux ministres ont évoqué leur «inquiétude commune à propos de la situation sécuritaire au Mali», a indiqué un responsable américain.

Jeudi, dans une déclaration unanime, le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé un «déploiement rapide» de la force internationale prévue au Mali par une résolution votée le 20 décembre, mais dont l'intervention devait prendre des mois.

Cette opération militaire, telle qu'elle était prévue jusqu'ici, se heurtait au scepticisme de Washington qui doute de la capacité des Africains à la mener à bien. Les États-Unis ont également des interrogations quant au financement de la mission et plaident parallèlement pour le rétablissement d'un processus démocratique à Bamako.