La France a demandé vendredi à ses ressortissants, «dont la présence n'est pas indispensable au Mali», de «quitter provisoirement le pays» en raison de «la forte dégradation de la situation sécuritaire».

«En raison de la forte dégradation de la situation sécuritaire au Mali, il est formellement déconseillé de s'y rendre, y compris à Bamako, jusqu'à nouvel ordre», indique un communiqué publié sur le site internet de conseils aux voyageurs du ministère des Affaires étrangères, qui recommande «fortement» aux personnes «dont la présence n'est pas indispensable» de «quitter provisoirement le pays via les lignes aériennes commerciales».

«En tout état de cause, il est recommandé à nos compatriotes résidant sur place de faire preuve de la plus extrême vigilance, de se tenir informés de l'évolution de la situation et de respecter les consignes de sécurité de l'ambassade», ajoute le ministère.

Depuis plusieurs jours, des combats, y compris à l'arme lourde, opposent l'armée malienne, dans le centre du Mali, aux groupes islamistes armés qui occupent depuis la fin juin le nord du pays, et tentent d'avancer vers le sud.

L'état d'urgence instauré



L'état d'urgence a été instauré vendredi sur tout le territoire malien où l'armée est engagée dans une offensive contre des groupes islamistes armés, a annoncé le gouvernement.

La décision a été prise lors d'un conseil des ministres extraordinaire «compte tenu de la situation actuelle», a affirmé le porte-parole du gouvernement, Manga Dembelé, devant des journalistes.

«Le Conseil (des ministres) a institué l'état d'urgence compte tenu de la situation actuelle. (Il) donne les moyens légaux aux autorités militaires de pouvoir maîtriser une situation à tous points de vue préoccupante», a affirmé M. Dembélé, par ailleurs ministre de la Communication.

Vendredi matin, le président François Hollande a répondu à un appel à l'aide des autorités maliennes, en engageant les forces armées françaises dans le conflit malien.

«Les terroristes se sont regroupés ces derniers jours sur la ligne qui sépare artificiellement le nord et le sud du Mali. Ils ont même avancé. Et ils cherchent à porter un coup fatal à l'existence même du Mali», a estimé le président français lors de ses voeux au corps diplomatique à l'Élysée.

Dans une déclaration adoptée jeudi à la demande de Paris, le Conseil de sécurité a demandé un «déploiement rapide» de la force internationale au Mali devant la «grave détérioration de la situation» sur le terrain.

Le déploiement de cette force de quelque 3000 hommes, fournis par l'Afrique de l'Ouest, a été autorisé par l'ONU le 20 décembre, mais devrait prendre dans les faits plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Toutefois, selon un responsable malien, des militaires européens, incluant des Français, sont déjà présents au Mali «pour repousser toute avancée des islamistes vers le Sud».